Les malades du Covid-19 excrètent une odeur spécifique détectable par les nez canins ! Les premiers chiens formés dans le cadre du projet Nosaïs à Maison-Alfort, Ajaccio et Beyrouth (Liban) viennent d’en apporter la preuve. Une première !
Ils en avaient rêvé, leurs compagnons canins l’ont fait ! Les 19 chiens* formés dans le cadre du projet Nosaïs Covid-19 ont apporté une fois de plus la preuve de leur extraordinaire odorat. « Notre objectif était de constater si la Covid-19 induisait ou non une odeur spécifique de la sueur des personnes contaminées. Tel est bien le cas », se félicite Clotilde Lecoq-Julien coordinatrice de ce projet novateur, débuté le 30 avril sur le territoire français.
Le nez des chiens est capable de repérer une cuillère à café de sucre diluée dans un volume équivalent à deux piscines olympiques » Pr. Dominique Grandjean, chef de l’Unité de Médecine de l’Elevage et du Sport (ENVA), à l’origine du projet de recherche Nosaïs Covid-19.
Des résultats très encourageants
Cette odeur est tellement particulière que les chiens sont capables de la retrouver « même si la personne souffre d’autres maladies ou prend un traitement médicamenteux ». Elle est aussi repérable avant l’apparition des premiers symptômes. Au terme de la première phase du projet Nosaïs Covid-19, la détection olfactive canine s’avère fiable à 95 % (contre 60 à 80 % pour les tests PCR). « Les chiens n’ont jamais raté aucun prélèvement issu de patients déclarés positifs et se sont parfois arrêtés devant des prélèvements négatifs », se réjouit Clotilde Julien. Ces résultats plus qu’encourageants viennent d’être soumis pour publication à la prestigieuse revue scientifique Plos One.
Un moyen de dépistage complémentaire
Une seconde phase de validation, « visant à montrer que le chien peut également marquer sur humain vêtu et non sur simple compresse », vient de débuter. A terme, ces chiens (appartenant à plusieurs brigades cynotechniques) seront en mesure de travailler dans des gares ou des aéroports afin de dépister des voyageurs porteurs du Covid-19. Et de nouveaux nez pourront être formés selon la même méthodologie, en France mais aussi à l’étranger. La Belgique, le Brésil, les Emirats Arabes Unis, Australie ou encore l’Argentine ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour le projet.
Sachant qu’un seul chien peut « scanner » 200 personnes par jour avec son nez, la détection olfactive canine s’ajoute donc aux outils de dépistage existants. « Il représente un nouveau moyen de dépistage ou de pré-dépistage précoce mis à la disposition des pouvoirs publics. A eux de s’en emparer ou non. Rien n’empêche un maire d’envoyer deux chiens municipaux en formation et de les utiliser ensuite pour tester ses administrés par exemple ». Ce à faible coût et sans générer de déchets plastiques…
Alexandrine Civard-Racinais
* 7 chiens ont été formés à Maison-Alfort, 8 à Ajaccio (Corse) et 4 à Beyrouth (Liban). En l’état actuel des connaissances, les chiens ne semblent pas sensible au SARS-coV-2. Leur participation au projet Nosaïs ne met donc pas leur santé en danger.
Le nez des chiens au service de la santé humaine
Les odeurs corporelles présentes dans l’urine, les selles, les sécrétions ou encore l’haleine dépendent de l’état physiopathologique de chacun. La présence d’odeurs corporelles spécifiques a ainsi été identifiée pour diverses pathologies infectieuses ou non. Non repérables par un nez humain, ces odeurs sont détectables par les récepteurs olfactifs de nombreux animaux, dont le chien. Partant de ce constat, le projet Nosaïs vise à « mettre le nez du chien au service de la santé humaine ». Il s’agit notamment de former nos compagnons canins à la détection précoce des cancers du colon, de la vessie ou de la prostate, mais aussi de maladies neuro-dégénératives comme Parkinson.
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