Les plantes potagères et les semis devenus (enfin) produits de nécessité la semaine dernière, chaque jardinier du confinement peut aller en jardinerie ou chez un horticulteur. Une autorisation de vente qui permet de nouveaux usages pendant ce confinement et sauve un secteur. Explications et reportage.
Un grand soleil, contraint-e-s de rester dans sa maison ou dans appartement. Que faire avec un tel temps après avoir tondu 3 fois la pelouse aux ciseaux ou balayer son balcon avec une pince à épiler ? Jardiner bien entendu. Sauf que… les plantes potagères n’étaient pas considérées comme des produits de première nécessité. L’autorisation du gouvernement arrivée la semaine dernière pour ne pas mettre un nouveau secteur (celui de l’horticulture) en difficulté vient de changer la donne. Les horticulteurs sont autorisés à vendre semis et plants potagers (pas les fleurs) en direct.
Les jardiniers du dimanche confinement sont aux anges. Depuis samedi 4 avril, c’est la course dans les jardineries ou mieux dans les serres des horticulteurs.
Une autorisation qui tombe à point nommé car, avec les premiers week-ends de printemps, arrivent les foires aux plantes aux quatre coins de chaque département.
Des rendez-vous que ne ratent jamais Céline Marquet et son compagnon de Cultivateur de saveurs. Ces horticulteurs bio d’Aubiac, en Sud-Gironde, y retrouvent leurs clients habituels auprès de la métropole bordelaise ou dans chaque recoin de la Gironde pendant tout le printemps.
Curieux.live les a retrouvés dès lundi 6 avril pour la première ouverture de leur serre au public. Surprise, dans ce joli perdu du Langonnais, le parking improvisé voit un balai incessant de clients ravis.
Céline Marquet nous accueille à bonne distance, gants et masque : « c’est la folie, nous avons juste envoyé des textos à nos clients habituels et sur notre page Facebook et c’est le défilé. Cela fait plaisir de voir qu’on est soutenus. »
« Un bon démarrage » pour les horticulteurs au bon moment
Sous la serre les pieds de tomates sont tout petits, les plants à bonne taille sont déjà partis en grande majorité. « C’est un peu tôt pour planter des tomates. Nous ne sommes que début avril. Il faut garder les plants à l’abri et être patients », conseille Benoît Marquet.
Avec le beau temps, tout le monde veut s’occuper de son jardin : « Un routier de la région est venu tout à l’heure, c’est la première fois qu’il peut s’occuper de son jardin. »
Et d’ajouter : « Finalement, nous faisons un très bon démarrage. Cela nous conforte aussi dans notre choix de ne pas avoir qu’un seul mode de production mais d’être aussi des transformateurs de plantes aromatiques et à tisane. Surtout nous avons pu nous appuyer sur notre réseau de magasins qui vendent nos produits pour vendre aussi nos plantes potagères. Cela nous a permis d’amortir la crise. »
En revanche, comme l’ensemble de la filière agricole la main d’œuvre est un vrai problème. Pour le couple d’horticulteur, l’arrêt pour garde d’enfant d’une salariée est difficile. L’appel du gouvernement à proposer ses services aux agriculteurs et le bouche-à-oreille permet de combler en partie ce manque de ressources humaines dans une période de suractivité.
Là encore, la solidarité n’est pas un vain mot.
Texte et photos : Alexandre Marsat
Pour avoir la chance de voir ses propres tomates pousser et de les déguster pleines de saveurs et sans produits, rien de tel que la pleine terre. Si vous avez un balcon, certaines variétés peuvent supporter le pot mais il faudra faire attention au manque d’eau. Privilégiez les tomates cerises. Le plant à mettre en terre devra être assez haut pour être planté. D’autant qu’il est préférable d’en enterrer une partie pour faciliter le développement racinaire. N’hésitez pas à apporter de l’azote au pied en plaçant dans le fond du trou un engrais naturel comme la corne et/ou le sang séché. Un tout petit peu de patience et pendant les trois-quatre mois estivaux, vous aurez de quoi garnir vos assiettes de couleurs. En espérant quand même que le confinement soit fini d’ici les premières tomates pour inviter les voisin-e-s.
Pour la pleine terre, il est déjà un peu tard pour procéder au semis. De la graine à la tomate, il faut compter 4 à 5 mois…
Vous pouvez tenter de planter dès cette mi-avril mais vous ne serez pas à l’abri du gel mais surtout du mildiou qui apprécie les basses températures nocturnes et l’humidité pour se développer. Dans ce cas, échelonnez vos plantations : vous limiterez les risques et échelonnerez votre récolte…
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