Le guêpier d’Europe a trouvé un berceau paradisiaque en Charente, à GuizengeardIl se nourrit non seulement de guêpes, mais aussi de bourdons, d’abeilles, de frelons ou encore de libellules. PHOTO DR - DW

En Sud Charente, le site des landes et carrières de Guizengeard est devenu la résidence d’été du guêpier d’Europe. Et la spectaculaire livrée colorée de ce petit oiseau migrateur n’a rien à envier à l’exotique beauté des lieux. Un site à découvrir pour prolonger les vacances.

Une succession de trilles roulées tire le rêveur de son état contemplatif. Un guêpier d’Europe, hôte de ces lieux, vient de se manifester. Ce petit oiseau de la taille d’un merle brille en effet autant par son ramage que par son plumage. Sa livrée arc-en ciel est aussi spectaculaire que le site, accessible après une trentaine de minutes de marche à travers bois de feuillus et landes de bruyères.

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C’est là, à l’intérieur des falaises blanches qui surplombent un étang aux eaux turquoise, que le guêpier d’Europe a choisi d’abriter le fruit de ses amours. Cet oiseau migrateur arrive d’Afrique dans le courant du mois de mai. Cette année, neuf à dix couples ont ainsi pris leurs quartiers d’été à Guizengeard. Les falaises de cette ancienne carrière d’extraction d’argile représentent un refuge idéal pour élever leurs petits. C’est dans ce matériau friable que le guêpier creusera son terrier, à l’aide de son bec fin et incurvé, qui lui sert autant de pince pour chasser que de pioche pour creuser.

Menacé par la disparition de son habitat

« Nous avons vraiment de la chance, c’est le seul site de nidification que je connaisse en Charente ou Charente-Maritime » se réjouit Carole Violon, chargée de mission au Conservatoire régional d’espaces naturels de Poitou-Charentes, gestionnaire des lieux. Le site de Touvérac, plus au nord, est loin de remporter le même succès. « L’environnement est assez similaire, mais le substrat n’est pas le même. Les argiles sont plus dures. »

La disparition de son habitat est d’ailleurs l’une des principales menaces qui pèse sur la survie de cette espèce inscrite sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine. Aussi importe-t-il de ne pas le déranger pendant la nidification et de cheminer sur la boucle du « circuit des guêpiers » avec respect. En ce début septembre, jeunes et adultes ont déjà regagnés leurs quartiers d’hiver. Mais le site résonnera encore longtemps de leurs cris stridents.

Alexandrine Civard-Racinais

Encadré : Un plan de restauration et de gestion du site pour 10 ans

Fin juillet, le Conservatoire régional d’espaces naturels (CREN) de Poitou-Charentes est devenu propriétaire des 96 hectares de landes et d’anciennes carrières d’argiles exploitées hier par la société AGS (1972-2013). Le plan décennal de restauration et de gestion du site prévoit notamment « la création d’un réseau de mares afin de favoriser l’installation de plantes semi-aquatiques favorables aux insectes comme les libellules, dont se nourrit le guêpier ». Celui-ci a donc encore de beaux jours devant lui.

Pour s’y rendre : Depuis la N10, prendre la sortie D58 direction Oriolles.
Puis suivre Guizengeard. Arrivée au lieu dit chez Thomas, prendre direction Boresse pendant 1Km puis suivre le fléchage « Sentier de découverte de l’argile ». Se garer sur le Parking de l’église. Distance du circuit : 3 Km ; Durée :1h30 à 2h ; Niveau : Facile.

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