Vous ne prêtez pas attention au mollusque englouti avec gourmandise pendant les fêtes. Pourtant la coquille Saint-Jacques recèle un système oculaire impressionnant
Vous en avez peut-être mangé par dizaines avec vos convives pendant les fêtes. Snackées ou en sauce, les coquilles Saint-Jacques sont pêchées d’octobre à avril pour le plus grand plaisir des gourmets. Mais ce mollusque n’est pas qu’une simple coquille. C’est avant tout un bivalve qui a été pourvu par le développement de capacités incroyables. A coup sûr, après cet article, vous ne croquerez plus la coquille Saint-Jacques de la même manière ou bien vous les bouderez sur l’étal de votre poissonnier.
Ce Pecten maximus fait rougir les scientifiques. Pourquoi ? Dans les arrondis de la coquille que ce corps englobe, sont disposés par moins de 200 yeux. On connaissait les facultés oculaires des mouches ou des araignées. Mais là, la barre est mise beaucoup plus haute. Ils sont aussi performants que des télescopes. Ses yeux ne sont pas aussi simples que les yeux humains. Composés de catadioptres élémentaires, comme nos feux rouges de stop sur nos vélos ou nos voitures, ce sont des miroirs avec des cristaux qui permettent de réfléchir la lumière. Des miroirs, principe de base des télescopes. La coquille Saint-Jacques dispose de nombreux cristaux de guanine cubiques pour réfléchir la lumière comme on le fait en peinture pour rendre un aspect métallisé (ou brillant). Un bio-mimétisme qui devrait inspirer les scientifiques.
Des miroirs en 3D
Les hommes, comme la grande majorité des animaux, ont un cristallin qui permet d’amener la lumière à la rétine. Ledit mollusque ne reflète pas la lumière pour la renvoyer vers l’extérieur. Au contraire, il s’agit de la projeter avec une configuration 3D au fond de sa rétine et de mieux percevoir son environnement. Essayez, vous-même, de voir quelque chose dans les fonds marins !
Une découverte de biologistes et physiciens israéliens et suédois qu’explique Sciences et Avenir : « Ces miroirs sont dotés d’une morphologie complexe en trois dimensions, ce qui permet de réduire les aberrations optiques et de produire des images nettes. Les 200 yeux minuscules réfléchissent ainsi la lumière disponible dans l’habitat du mollusque (avec un pic dans le bleu à 500 nm) en la redirigeant vers sa rétine. Mais là encore, on trouve une curiosité biologique : une rétine dotée de 2 couches distinctes, l’une focalisant la vision centrale, et la seconde la vision périphérique ! »
Alors vous voulez toujours croquer ce fabuleux mollusque bivalve ? Attention 200 yeux vous observent…
Alexandre Marsat