43,6°C à l’ombre ! C’est grave docteur ? Les scientifiques au chevet du climat sont formels : le changement climatique lié à l’activité humaine a augmenté l’intensité et la probabilité de survenue des épisodes caniculaires de cet été 2019. Et ce n’est pas fini.
Fin juin puis fin juillet 2019, l’Europe de l’Ouest a vécu pendant 18 jours une véritable fournaise. Les températures ont battu des records jamais atteints et peu de zones géographiques ont été épargnées. Le groupe de recherche World Weather Attribution auquel ont participé des chercheurs et des climatologues de Météo-France, du CEA et du CNRS vient de rendre son rapport sur l’origine de ces canicules.
Des vagues de chaleur inhabituelles
Comment peut-on dire que ces températures sont exceptionnelles ? Grace à des modèles mathématiques. Les chercheurs ont en effet comparé le climat observé pendant ces événements avec le climat tel qu’il aurait été sans avoir été modifié par l’activité humaine. Verdict : cette canicule était quasi improbable et les maximales auraient dû être inférieures de 1.5 à 3° C.
Le rapport va plus loin avec des projections à l’horizon 2040. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique et des activités humaines, nous aurons 4 fois plus de chance d’atteindre ces records.
Des conséquences sur la santé humaine et l’environnement
Plus grave qu’un brevet des collèges différé, les impacts de la canicule sur la santé et sur l’environnement inquiètent. Le nombre de décès se monte à 1 500, la Corrèze a subit une pénurie d’eau potable, la Catalogne a été ravagée par les incendies…
Si ces épisodes ont fait dix fois moins de morts que la canicule de 2003, c’est grâce aux plans de prévention mis en place.
La climatisation ne rime pas avec bon climat
Les mesures à court terme semblent fonctionner, certes. Mais à long terme, est-il judicieux d’utiliser la climatisation ? Non seulement elle consomme beaucoup d’électricité, rejette la chaleur dans l’espace urbain mais un grand nombre des appareils fabriqués jusqu’en 2010 utilisent des gaz HCFC. Or, ce sont de forts contributeurs à l’effet de serre ! Et pourtant, des solutions existent, comme végétaliser davantage les villes, augmenter la réflexion des sols et toits, installer des réseaux de froid, isoler les bâtiments… Qu’attendons-nous pour les mettre en place ?
Sophie Nicaud