Une pluie de glaçons… par Toutatis, c’est le ciel qui nous tombe sur la tête ! Il y a des phénomènes climatologiques qui nous renvoient aux plus grandes fictions de fin du monde. Pourtant, pour ce qui est de la grêle, cela se produit régulièrement dans toutes les régions, et l’explication est assez simple, à y regarder de plus près.
Il faut trois ingrédients aux nuages pour qu’ils nous envoient de la grêle : une forte humidité, évidemment, un froid intense et des courants d’air ascendants. Si on prend la recette dans l’ordre, il faut qu’une masse d’air humide soit poussée vers le haut. Comme on sait que le froid descend et que la chaleur monte, il faut alors une perturbation importante de courants ascendants qui vont diriger brutalement cette masse d’air humide en hauteur.
Ce phénomène se déroule dans les énormes cumulonimbus, sièges des orages, qui ont la particularité d’être très étendus en hauteur, atteignant plusieurs milliers de mètres. Ce qui s’y déroule est apocalyptique : l’énergie concentrée et les masses d’eau contenues en font un lieu de violentes turbulences. Idéal pour former orages, tempêtes et autres chutes de grêle. Bref, l’endroit où l’on n’aimerait pas s’attarder. Les aviateurs prennent d’ailleurs soin de les éviter.
Gouttelettes gelées
Pour les grêlons, ce n’est pas parce qu’ils sont gelés qu’ils préfèrent l’hiver. Au contraire, ils apparaissent souvent en fin d’été ou de printemps, comme ce fut le cas cette année dans notre région. L’humidité ou la condensation va se transformer en gouttelettes dans les nuages. Habituellement, le tout retombe en pluie. Mais, avec les forts vents ascendants à l’intérieur du cumulonimbus, les gouttelettes montent et, rencontrant le froid, se transforment en glace. Ces gouttelettes gelées vont en attirer d’autres et, en fusionnant, former des grêlons de plus ou moins grosse taille selon l’énergie du cumulonimbus. Un phénomène très fréquent.
Neuf fois sur dix, les grêlons fondent avant d’arriver au sol. Et ceux qui tombent sur nous sont bien plus petits qu’au moment de leur formation dans le cumulonimbus. Heureusement, car les grêlons (de 1 à 2 centimètres en moyenne) arrivent déjà à plus de 50 kilomètres-heure au sol, occasionnant bien des dégâts.