C’est la question de fin d’apéro estival au coin du jardin. Une interrogation de soulard, pourrait-on penser. Et pourtant cela est très scientifique, même si les soiffards vont être plus intéressés par cette réponse que bien d’autres.
L’adage « Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » va devoir être remisé au placard. Ledit flacon est en effet assez important.
Pour en avoir le coeur net, une équipe de chercheurs, dont on ne dit pas s’ils se sont lancé le défi de répondre à cette question avant ou après l’apéro, a décidé d’examiner les verres sous toutes leurs formes pour en tirer une réponse non seulement crédible mais aussi scientifique. Dès ce stade, on peut les applaudir pour une telle idée. Forcément, qui dit grand verre dit plus de contenu, dont plus d’absorption de liquide. Ça, c’est uniquement pour l’aspect physique des choses. Il faut y ajouter tous les facteurs environnementaux chers aux sciences psychosociales.
Alors revenons vers nos chercheurs. L’équipe provient de l’Université de Bristol. Ces sujets de la Couronne britannique se sont légitimement penchés sur la forme des verres à bière. Plus exactement les pintes. Pour ceux qui ne sont pas coutumiers de petite mousse, surtout quand elle est anglaise, sachez que cela équivaut à un peu plus d’un demi. Et un vrai demi-litre, pas un 33 centilitres ou un 25 centilitres servis sur nos terrasses. Admettons que cette question d’arithmétique a son importance. On ne va pas boire à la même vitesse 250 millilitres ou 500 millilitres.
Calculer ce qu’on avale
Ils ont alors sélectionné 160 « cobayes », après avoir éliminé ceux qui buvaient trop lentement (véridique !). Littéralement abreuvés pendant deux week-ends dans des pubs de Bristol, les participants se voyaient proposer des verres arrondis et des verres droits. Avec ces derniers, les buveurs ralentissent leur absorption. Encore plus incroyable : si le verre est gradué, cela diminue aussi la vitesse. Bref, quand on est en mesure de calculer ce que l’on absorbe, on lève moins le coude.
Si des esprits malins auront une astuce supplémentaire pour faire boire rapidement leurs convives, les chercheurs anglais ont insisté sur la nécessité d’une telle étude. Au pays du « binge drinking », cette pratique qui consiste à prendre une cuite le plus vite possible, ils mettent en avant la compréhension des comportements à risque et les solutions pour limiter la prise d’alcool.
On attend la même étude sur les verres à vin. Ce n’est tout de même pas les Anglais qui vont la réaliser !