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1- Pendant la grossesse l’intestin grêle double de volume
On connaissait déjà l’impact de la grossesse sur le cerveau des femmes, sur l’élargissement du nez ou encore sur le sommeil. Mais nous n’avions pas encore fait de lien entre l’intestin et la grossesse. C’est chose faite grâce à des scientifiques de l’université de Vienne. L’intestin grêle augmente considérablement son volume. Et comme l’adage dit qu’une femme enceinte doit manger pour deux, et bien l’intestin grêle double son volume.
Cet élargissement va même se poursuivre durant toute la durée de l’allaitement.
En menant des études sur des souris, les chercheurs ont pu identifier la raison de cet accroissement surprenant. Pendant la grossesse, les villosités intestinales (plis de 1 millimètre) se renouvellent moins vite, ce qui aura pour effet de leur faire prendre du volume. Résultat : « Cette croissance conduit ensuite à un quasi-doublement de la surface intestinale, ce qui augmente également la machinerie moléculaire pour l’absorption du sucre, des protéines et des graisses, et conduit même à un changement architectural profond dans les villosités intestinales, ce qui ralentit probablement le flux de nourriture, maximisant encore une fois l’absorption des nutriments », comme l’explique l’Académie autrichienne des sciences.
L’étude publiée dans la revue Nature explique aussi l’origine du ralentissement du renouvellement des villosités intestinales. La production d’une hormone nommée prolactine (bien connue pour son rôle dans la production de lait comme le laisse deviner son nom) va activer le système récepteur RANK-RANKL. C’est ce dernier qui va permettre à l’intestin de prendre du volume en ralentissant le renouvellement des villosités.
Dès que la mère arrête d’allaiter, l’hormone d’allaitement prolactine chute considérablement et le volume de l’intestin diminue. Le corps est décidément une mécanique bien huilée.
2- Cancer : les plus de 80 ans sont protégés
L’affirmation est très contre-intuitive. Pour le commun des mortels, la vieillesse est aussi synonyme de développement de cancers. S’il est vrai que plus on vieillit, plus nous sommes exposés à la survenue de cancers, il y a un âge plafond !
Passés les 80 ans, les personnes âgées sont beaucoup plus protégées du cancer. C’est un peu comme une passerelle instable : si vous atteignez l’autre rivage sans encombre, vous voilà protégé. Pourquoi ? Ce sont des scientifiques du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New-York qui viennent d’apporter la réponse après avoir étudié un modèle de souris ayant un cancer du poumon.
Dans leur étude publiée dans la revue Nature, ils indiquent que le principal responsable est le fer. Les cellules vieillissantes réagissent comme si elles n’avaient pas assez de fer alors qu’elle en ont plus. Cela est dû à l’augmentation de la protéine NUPR1. Dans le communiqué du Memorial Sloan Kettering Cancer, les chercheurs expliquent : « Comme les cellules des souris plus âgées fonctionnaient comme si elles manquaient de fer, elles ont perdu une partie de leur capacité à se régénérer. Et comme cette capacité de régénération est directement liée à l’augmentation du cancer, les souris plus âgées ont développé beaucoup moins de tumeurs que leurs homologues plus jeunes. »
Cette découverte ouvre différentes pistes de traitements des cancers et de prévention précoce.
Alexandre Marsat