« Les chats peuvent manger nos restes ». « C’est toujours mieux que les croquettes, fabriquées à base de déchets ». « Évitons aussi de leur donner des céréales ! » Ces trois affirmations sur l’alimentation des chats sont fausses. Charlotte Devaux, vétérinaire nutritionniste et Pauline Teyssier, pourfendeuse d’allégations mensongères sur sa page Facebook Petfood Review, les décryptent dans un ouvrage s’appuyant sur les données de la science

1- « Je peux donner des restes de mon repas à mon chat ». Faux

Félix n’est ni une poubelle de table, ni un composteur sur pattes. Les aliments que nous consommons sont souvent bien trop riches pour nos félins domestiques qui n’ont pas les mêmes besoins énergétiques que leurs compagnons humains. Par exemple, 10 grammes de lard gras « équivalent à 45% du besoin énergétique d’un chat castré vivant en appartement, un pourcentage bien trop élevé »,
relève la vétérinaire nutritionniste Charlotte Devaux dans son livre, co-écrit avec Pauline Teyssier (voir dessous) alors que la même ration de lard ne représente que 3,4 % des besoins énergétiques  d’un homme adulte.

Donner des restes contenant des os peut également s’avérer délétère. Un os de poulet, rendu cassant par la cuisson au four, risque de perforer le tube digestif de l’animal. En outre, certains aliments sont toxiques pour les chats. Les raisins frais et secs, les noix de Macadamia, l’avocat, les pommes de terre crues, les oignons, l’ail et les poireaux en grande quantité sont à proscrire. De même que le cacao sous toutes ses formes !

2- « Les croquettes sont fabriquées avec des cadavres et des déchets d’animaux ! » Faux

« En Europe, le petfood utilise des co-produits de nos filières alimentaires. Tous les produits animaux utilisés dans la nourriture de nos (…) chats proviennent d’animaux déclarés propres à la consommation humaine lors de leur passage à l’abattoir », rappellent Charlotte Devaux et Pauline Teyssier.

Pour produire les aliments pour nos animaux, les industriels utilisent des abats comme les poumons, le foie ou le cœur, les têtes de poissons ou de volailles, le sang, les graisses animales ou encore les pièces plus ou moins charnues comme les cous. Les carcasses des animaux sont utilisées pour fabriquer de la viande séparée mécaniquement comme celle que l’on retrouve dans les nuggets industriels. Les parties brutes comme les peaux, cuirs, cornes, pieds et oreilles entrent pour leur part dans la fabrication des friandises séchées naturelles ou des aliments complémentaires.

3. « Sans céréales, c’est mieux ! » Faux

Surfant sur les « modes » alimentaires humaines, de nombreuses marques de petfood mettent en avant leurs produits sans céréales pour les animaux souffrant de sensibilité digestive. Pourtant « aujourd’hui, rien ne le prouve », soulignent les deux autrices de l’ouvrage « 100 questions. L’alimentation du chien et du chat« . En revanche « les céréales (cuites) sont sources d’énergie et d’acides aminés essentiels. Leur enveloppe, dans le cas de céréales complètes, apporte des fibres indispensables au transit et au microbiote. Enfin, l’amidon présent dans les céréales permet aux croquettes d’être croustillantes. » 

Pour conserver cet effet croustillant dans leurs produits sans céréales, les fabricants remplacent ces dernières par des légumineuses. Et ce « alors que les légumineuses (…) peuvent être mal tolérées et provoquer des flatulences ou des diarrhées ! » Paradoxe de notre société…

Alexandrine Civard-Racinais

100 questions. L’alimentation du chien et du chat

Offre pléthorique en supermarchés et sur le net, discours publicitaires alléchants… Choisir le bon aliment pour son animal, en faisant fi du packaging, relève du choix cornélien. Pour aider les propriétaires de chiens et de chats à naviguer entre allégations mensongères et idées reçues, deux professionnelles de la médecine vétérinaire et de la nutrition animale ont conçu un guide clair et exhaustif. En 100 questions/réponses, Charlotte Devaux et Pauline Teyssier apportent des clés bienvenues pour tout comprendre de l’alimentation du chien et du chat.

Poulot éditions, 160 pages, 12,50.

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