Sifflements, bourdonnements, pertes d’audition : nos oreilles peuvent payer cher les décibels de l’été. 10% de la population française a des problèmes d’audition. Voici les conseils de curieux.live pour cet été
Allez, on a trimé toute l’année, on ne va quand même pas se prendre la tête à l’heure de profiter des festivités ! Et ben, si ! Tous ceux qui aujourd’hui souffrent d’acouphènes ou subissent des pertes d’audition en témoignent : nos oreilles sont précieuses et souffrir de gênes auditives est un vrai handicap. Et ils sont nombreux. Plus de 10% de la population française est confrontée à une perte d’acuité auditive ou baisse de l’audition, selon l’Assurance maladie pour qui l’exposition au bruit est la principale cause de surdité.
Une enquête IFOP-JNA, de mars 2023, fait aussi un constat alarmant : environ 1,3 million d’enfants de moins de 10 ans ont déjà consulté un médecin ORL pour des acouphènes. Pour près de 660 000 enfants, une perte auditive moyenne à sévère a été diagnostiquée.
Danger à partir de 85 décibels
L’intensité du bruit est bien sûr en cause. Durant l’été, les occasions ne manquent pas de monter le son : festivals, boites de nuit, concerts, défilés, etc. Dans le top du top des bruits de l’été, on trouve ainsi les feux d’artifices qui peuvent atteindre jusqu’à 140 décibels (dB). A titre de comparaison, les chuchotements avoisinent les 25 dB et une conversation normale est évaluée à 60 décibels.
Le seuil de danger pour l’oreille, lui, se situe à 85 dB. Au-delà de cette limite, nos milliers de cellules sensorielles dites ciliées, présentes dans nos oreilles, sont malmenées. Chargées de capter les stimulations acoustiques et les traduire en signaux électriques décodés par le cerveau, très sensibles, ces cellules s’abiment avec les années et lorsqu’elles sont soumises à des sons puissants. C’est le cas par exemple pour un concert, même en extérieur ou en boite de nuit où le son avoisine les 100 dB si les organisateurs respectent la législation de 2018 imposant un niveau maximal de diffusion de sons amplifiés à 102 dB.
Bouchons d’oreilles et cache-oreilles pour les enfants
Cette exposition à des décibels déchainées peut provoquer des acouphènes, des sifflements et bourdonnements de plusieurs heures ou jours. L’atteinte du nerf auditif peut aussi générer des dégâts irréversibles sur l’oreille interne ou développer une hypersensibilité au son (hyperacousie), avec comme conséquences possibles de la fatigue, de l’irritabilité, des maux de tête, des difficultés de concentration….
Lors des réjouissances de cet été, mieux vaut ainsi avoir à portée demain des bouchons d’oreille en mousse ou silicone, en prenant un indice NRR (Noise Reduction rating) d’au moins 20. Les bouchons étant inadaptés aux conduits auditifs des enfants plus petits et d’ailleurs plus sensibles que les adultes, le choix doit se porter sur des cache-oreilles ou des manchons avec une cote NRR de 27 ou plus, recommande la sécurité sociale. Des bouchons peuvent être aussi faits sur mesure par un audio-protésiste.
Se ménager des « pauses » auditives
Pour des concerts live, on peut éviter de se placer trop près des enceintes, s’éloigner un peu de la scène, pour se ménager des « pauses ». Les organisateurs de concerts sont désormais sensés proposer des zones de « repos » auditifs. De fait, dans les problèmes d’audition, l’intensité du son n’est pas la seule en cause : la durée d’exposition joue aussi. Écouter de la musique avec un casque à 80 dB plus de 8h d’affilée peut être même plus nocif qu’assister pendant 1 heure à un concert à 100 dB. Bref, il faut aussi faire attention tout au long de l’année !
Marianne Peyri