Météo France prévoit pour cet été des températures plus élevées que les normales saisonnières. D’autres éléments font craindre des JO suffocants
42,6 °C… tel fut le record de température enregistré à Paris le 25 juillet 2019 depuis le début des relevés (en 1873). Les athlètes des Jeux olympiques 2024, le public et les touristes subiront-ils une telle chaleur du 26 juillet au 11 août 2024 ? C’est fort probable si l’on se réfère aux statistiques, à une étude scientifique et au dernier bulletin des grandes tendances pour le trimestre à venir, publié par Météo-France fin mai.
Les JO se déroulent pendant la période statistiquement la plus chaude de l’année en France : entre fin juillet et mi-août. Les grandes canicules historiques se sont souvent produites à ce moment-là : en 1983, 2003, 2006, 2018, 2019 et 2022. Par ailleurs, la France a connu vingt-deux vagues de chaleur depuis 2010, n’épargnant que 2014 et 2021.
Vers des températures supérieures aux normales même pour les Jeux paralympiques ?
Par ailleurs, selon une étude de Pascal Yiou, climatologue au LSCE à l’Institut Pierre-Simon-Laplace à Gif-sur-Yvette, et son équipe, publiée en 2023 dans la revue npj Climate and atmospheric Science, le record de 2003 peut être atteint et même être battu de plus de 4°C en Île-de-France avant 2050. Rappelons que la canicule de 2003 fut la plus intense que la France ait connue au XXIe siècle et qu’elle avait provoqué la mort de 15 000 personnes.
D’autre part, les prévisions de Copernicus1, que Météo France utilise, estiment entre 40 et 50 % le risque de connaître des températures supérieures aux normales en juillet et août en Île-de-France.
Les Jeux paralympiques, qui se dérouleront entre fin août et début septembre, sont moins à risque avec 22 à 24°C en moyenne l’après-midi et 14 à 16°C le matin à Paris. Toutefois, des canicules tardives peuvent se produire comme en 2023, où il faisait 35,5 °C dans la capitale en septembre.
Gare au coup de chaleur à l’effort !
Que faire pour éviter le coup de chaleur à l’effort, que l’on soit athlète ou sportif du dimanche ? Certaines techniques augmentent la résistance à la chaleur, comme l’a rappelé la commission médicale et scientifique du Comité international olympique (CIO) dans le British Journal of Sports Medicine en 2023. Les voici : maintien à l’ombre et refroidissement (glace), gestion de l’hydratation, adaptation à l’échauffement et à l’habillement, acclimatation…
S’acclimater aux températures élevées
Ainsi, à Marcoussis, dans l’Essonne, le Centre national de rugby dispose d’une « salle environnementale ». Les sportifs peuvent s’y entraîner, faire de la musculation ou pratiquer le rameur dans des conditions simulées de chaleur et d’humidité. L’objectif est double : améliorer la performance des équipes lorsqu’elles jouent dans des pays « chauds » et les préparer au réchauffement climatique.
La vigilance et la prévention devront être de mise car Paris est l’une des villes les plus mortelles d’Europe en cas de canicule, selon une étude ! En cause : sa forte urbanisation, la densité importante de population et la forte minéralité de la ville, qui crée des « îlots de chaleur ».
Chaleur et humidité riment avec danger
S’il fait chaud, cette chaleur sera-t-elle humide ou sèche ? Les conséquences ne seront pas les mêmes, pointent deux physiciennes de l’atmosphère dans The Conversation. Par exemple, les athlètes des JO de Tokyo (2021), où régnaient 30-31°C et 60 % d’humidité, ont eu le même ressenti en termes de (in)confort et de stress thermique que les footballeurs à la coupe du monde au Qatar en 2022. Il y faisait 40°C mais « que » 25 % d’humidité. « Quand le taux d’humidité est élevé, le mécanisme de la transpiration, qui permet au corps de se refroidir par évaporation, fonctionne moins bien », soulignent les scientifiques.
Florence Heimburger
1programme de l’Union européenne, servi par un ensemble de satellites, qui collecte et restitue en continu des données de qualité et actualisées portant sur l’état de la Terre : https://www.copernicus.eu/fr.