Mails, photos stockées dans le cloud, recherches internet… on gagne un temps fou. Oui mais à quel prix ? Car la dématérialisation n’a pas que du bon ! Elle a même des coûts environnementaux cachés. Regardons-les en face.
L’envoi d’un mail ou une recherche sur internet, de simples clics sans conséquences ? Que nenni. Ordinateurs, box, routeurs, câbles, serveurs, unités de stockage… « Les équipements nécessaires à cet envoi ou demande sont bien réels », souligne Marilyne Vialles, co-rédactrice du guide de l’Ademe consacré à La face cachée du numérique. Leur fabrication, mais aussi leur utilisation par un nombre toujours plus grand d’usagers, consomme une énergie et des ressources considérables. Et la plupart du temps non renouvelables. Sans compter les émissions de gaz à effet de serre générées par notre vie numérique (voir ci-dessous). Mais il est heureusement possible de limiter cet impact.
Un mail à dix destinataires bonjour les dégâts !
« L’impact de l’envoi d’un mail dépend en grande partie du poids des pièces jointes et du nombre de destinataires » commente Marilyne Vialles. « Limiter les envois en nombre et optimiser la taille des pièces jointes, permet déjà de limiter cet impact ». D’autant que les outils existent… de la clé USB pour la circulation de gros fichiers à l’intérieur d’un même service, à l’envoi de fichiers compressés.
Multiplier par 10 le nombre des destinataires d’un mail multiplie par 4 son impact environnemental
Chercher oui, mais à la bonne adresse !
Surfer sur la toile c’est (parfois) rigolo, mais pas toujours écolo. Car là encore, de nombreux équipements, parfois situés très loin de chez nous, sont sollicités. On estime qu’une donnée numérique parcourt en moyenne 15 000 kilomètres ! Et plus on multiplie les étapes, plus l’impact environnemental de cette recherche augmente.
« L’impact d’une requête web dépend du temps de recherche et du nombre de pages consultées, relève Marilyne Vialles. Pour limiter celui-ci, on peut placer les sites que l’on fréquente régulièrement en favoris, utiliser l’historique de navigation, créer des raccourcis ou taper directement l’adresse du site recherché. Ce sont de nouvelles habitudes à prendre. »
Aller directement à l’adresse d’un site permet de diviser par 4 les émissions de GES liés à cette requête.
Ton bureau numérique tu nettoieras…
Finalement, il convient de faire preuve de bon sens dans sa vie numérique comme dans sa vie tout court. A quoi sert d’envoyer en pièce jointe un document très lourd à 50 destinataires si une ou deux personnes seulement sont réellement concernées ?
A quoi bon stocker 100 photos de l’anniversaire de tonton André si seules quelques-unes méritent d’être conservées ? Quel est l’intérêt de garder des applications dont nous n’avons pas l’usage ? « Devons nous être connecté à tout et tous en permanence, interroge Marilyne Vialles. Restons connectés à ce qui nous est vraiment utile et déconnectons nous de tout le reste ! ». Il appartient donc à chacun d’entre nous de s’interroger sur ses usages et pratiques, et de faire le tri !
Et si l’on procédait à un grand nettoyage de printemps dans nos ordinateurs, nos réseaux et le « nuage » ?
Alexandrine Civard-Racinais
Quand numérique rime avec émissions de Gaz a Effet de Serre (GES)
- 47% des GES sont dues aux équipements des consommateurs (ordi, smartphone, tablettes, objets connectés, GPS…)
- 28 % sont dues aux infrastructures réseau
- 25 % sont dues aux centres de stockage des données
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