Après la pause estivale, le retour au travail ou à l’école peut être source d’anxiété : quelles astuces mettre en place pour aborder la rentrée plus sereinement ? Voici les conseils de la psychologue Sylvia André, auteure d’ouvrages sur le sujet
Terminées les longues soirées d’été, les grasses matinées, les siestes au soleil… L’heure de la rentrée a sonné. Et pour beaucoup, la perspective de renouer avec le quotidien métro-boulot/école-dodo, est synonyme de stress et de déprime.
Le blues post-vacances est peu étudié mais selon un article publié en 2017 dans le tabloïd anglais The Mirror, 57 % des Britanniques en souffriraient. Les Français ne seraient pas épargnés, vu le « pic de consultations à ce moment-là de l’année », note Sylvia André, psychologue à Neuilly-sur-Seine (92) et auteure de différents livres sur la gestion du stress.
« Un petit deuil » à faire
« La fin des vacances s’accompagne souvent d’un sentiment de perte : perte du temps libre, du temps en famille et entre amis, de la lumière estivale… Il y a comme un « petit deuil à faire », explique Sylvia André. Et de poursuivre : « On quitte un moment de grande liberté, de lâcher-prise, de déconnexion, de relatif contrôle sur ce qui nous arrive et de prévisibilité, pour un environnement de contraintes. On va retrouver des problèmes qu’on connaît, sans oublier les charges domestiques : ménage, courses, repas, devoirs des enfants, trajets… Notre corps doit se réadapter à ces nouvelles conditions. Le stress participe à l’adaptabilité, il constitue une réponse. Ce blues post-vacances est normal et finit par passer. Une fois qu’on a compris cela, on le vit mieux », précise la psychologue.
Il se caractérise par de l’irritabilité, des ruminations, des troubles du sommeil et/ou gastro-intestinaux, des douleurs musculaires, des palpitations… Des symptômes passagers, qui disparaissent normalement au bout de quelques heures, tout au plus quelques jours.
Hygiène de vie
Comment le limiter pour aborder la rentrée avec sérénité ? « L’idéal est d’anticiper, en revenant de vacances quelques jours avant la reprise pour retrouver le rythme, une bonne hygiène de vie et planifier la rentrée. Assurez-vous de bien dormir en rétablissant des horaires de coucher et de lever plus précoces : un bon sommeil est essentiel pour maintenir un niveau de stress bas et une meilleure concentration. Il faut compter une semaine pour réguler le sommeil. »
Côté alimentation, évitez les excès de caféine et de sucre, qui aggravent le stress et misez sur le magnésium, qu’une personne anxieuse élimine trop vite.
« Reprenez aussi une activité physique régulière, poursuit l’experte : elle libère des endorphines, hormones du bien-être, et permet de réduire le stress. Et/ou des activités relaxantes que vous appréciez : méditation, lecture, musique, promenade… Organisez-vous un week-end sympa. Tous ces moments de détente et de plaisir abaissent la pression« , indique Sylvia André.
Si le stress dure, on consulte !
La déconnexion numérique est aussi importante : « se tenir éloigné des écrans et des réseaux sociaux réduit l’anxiété, c’est prouvé ! Autres astuces : se remettre « en marche » progressivement en se focalisant sur le prioritaire grâce à un agenda, une to-do-list. Fixez-vous des objectifs à votre portée pour éviter de vous sentir dépassé. Arriver sur son lieu de travail avant les collègues permet de ranger son bureau, de lire ses mails tranquillement avant le rush. L’estime ressentie au travail modère aussi le stress. A contrario, le retour à un environnement professionnel toxique peut en déclencher. »
Enfin, si cette anxiété dure plus de deux semaines, elle devient « pathologique » : « il faut consulter un spécialiste en thérapies brèves comme les thérapies comportementales et cognitives pour comprendre la raison de ce mal-être », souligne l’experte.
*Mon Cahier anti-stress aux éditions Solar et co-auteure avec le psychologue Patrick Amar de J’arrête de stresser aux éditions Eyrolles.
Florence Heimburger