La taille moyenne du pénis a fortement augmenté ces 30 dernières années. De quoi bomber le torse pour ceux qui croient à l’importance de la chose. Mais une source de perplexité pour les scientifiques...

Soixante quinze études réparties entre 1942 et 2021. Plus de 55 000 hommes mesurés dans trois états possibles : au repos, en étirant ou en érection. Tout ça pour arriver à une conclusion : la taille moyenne du pénis en érection a globalement augmenté de 24% en trente ans selon une étude du World journal mens health. Et éventuellement qu’il y a des scientifiques qui font des choses bizarres mais on s’en doutait déjà un peu.

Ce n’est pas un phénomène localisé : cette augmentation touche de nombreuses régions du monde et tous les groupes d’âges. Pour autant, la taille moyenne du pénis n’augmente pas dans ses deux autres états (au repos et étiré).

Alors pour les petits curieux qui ont déjà sorti leur double décimètre, la mesure s’effectue de la jonction avec le pelvis (c’est à dire sur le dessus). Entre 1990 et 2021 (là où les études sont les plus nombreuses), la taille est passée de 12,27 à 15,23 centimètres. Pour les plus inquiets, rappelons qu’il s’agit d’une moyenne !

Taille des gens ou perturbateurs endocriniens ?

Or donc, après ce grand moment récréatif de mesurage, les auteurs de l’étude ne sont pas guère plus avancés : ils n’ont aucune idée de la raison qui peut conduire à cette augmentation significative. Juste quelques indices : globalement, la taille du sexe est assez proportionnelle à la taille globale de l’individu même si c’est une tendance vague.

Pour info, les autres « indices » popularisés pour soupçonner la taille du sexe (taille du nez, taille du majeur…) n’ont aucune pertinence, puisque cela a aussi été mesuré. Tenons nous en à la taille humaine qui n’a cessé de croître et pourrait constituer un premier indice, assez mince.

L’autre indice principal est moins enthousiasmant : sous l’effet vraisemblablement des perturbateurs endocriniens, l’âge de la puberté est de plus en plus précoce, ce qui laisserait plus de temps au pénis pour prendre de l’ampleur. Cette hypothèse est d’autant plus privilégiée qu’elle expliquerait les autres tendances concomitantes de la sexualité masculine : perte de fertilité, diminution du nombre de spermatozoïdes, déclin du taux de testostérone, accroissement du nombre de cancers des testicules et augmentation du nombre de malformations du pénis à la naissance. A côté de ça, la taille qui augmente de trois centimètres ne pèse pas lourd.

Les femmes plus satisfaites que les hommes

D’autant qu’à part pour l’ego masculin qui augmente en proportion, cette augmentation de la taille du sexe n’a pas d’autres conséquences. Mais puisque dès que l’on aborde le sujet, il faut bien en passer par les inévitables comparaisons de cour de récréation, la même étude confirme le cliché bien lourd : c’est en Afrique sub-saharienne que la taille est supérieure à la moyenne mondiale. Et c’est en Europe, au Proche et Moyen-Orient qu’elle est dans la moyenne. Et en Extrême-Orient qu’elle est la plus petite. En passant par des variations, même à l’intérieur de l’Europe où, cocorico (?), les Français arrivent en tête (si l’on peut dire) avec une taille moyenne au repos de 10,74 cm devant les Écossais (ah… le kilt!) et leur 10,2 cm.

La même étude de 2014 pointait un autre chiffre plus signifiant : 55% des hommes sont satisfaits de la taille de leur pénis et 85% des femmes le sont de celle de leur partenaire. Comme quoi, inutile d’en faire tant d’histoires.

Jean-Luc Eluard

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