Difficultés à se repérer et intelligence émotionnelle pour les femmes, sens de l’orientation et compétences en maths pour les hommes, le cerveau serait responsable de ces différences. À tel point que la taille plus petite du cerveau des femmes montrerait pour certains leur plus faible intelligence ! Voyage au cœur des stéréotypes…
Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, un slogan très années 80-90, qui ne pourrait plus passer aujourd’hui. Les hommes aimeraient la guerre et le rouge comme la planète Mars, et les femmes seraient fleurs bleues comme Vénus la déesse de l’Amour, de la séduction et de la beauté… féminine. « Évidemment, car, entre les femmes et les hommes, le cerveau n’est pas le même ». C’est bon, nous avons passé le radar de la misogynie, des clichés et d’une énorme idée reçue ! À deux sexes différents, deux cerveaux différents. L’observation est tellement simple qu’elle est fausse. Et pourtant, elle est tenace. C’est certainement le top un des nombreux neuromythes qu’essayent de combattre les neurosciences depuis des années.
Différences et stéréotypes sociaux
Historiquement, cela vient du fait que les hommes et les femmes ont cultivé, créé ou imposé leurs différences, de la division du travail aux loisirs, en passant par leur place dans le foyer.
D’un point de vue factuel, les différences sont là, encouragées par les stéréotypes sociaux.
Par le passé, les scientifiques voyant dans le « sexe faible » un être au développement intellectuel différent, pour ne pas dire moindre, ils ont essayé de le théoriser, notamment par le biais de la craniométrie. Une discipline qui mesurait la taille et le poids du cerveau. Et le couperet (attendu) tomba : la femme a un cerveau de plus petite taille que l’homme. Il n’en fallait pas plus pour démontrer qu’elle est moins douée que l’homme…
A l’origine des thèses racistes
Paul Broca, célèbre anatomiste du XIXe siècle, expliquera : « La petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle ». La belle construction de la phrase n’en est pas moins d’une extrême violence. Autant que Gustave Le Bon, célèbre psychologue social (contesté à son époque) : « Les cerveaux de nombre de femmes sont plus rapprochés en taille de ceux des gorilles que de ceux des cerveaux mâles les plus développés ».
Si ces thèses sont à l’origine de cette idée reçue, elles ont bien évidemment était balayées. Tout d’abord, aucun cerveau ne ressemble à un autre (en taille).
Et la craniométrie, science des préjugés, qui servira aussi les thèses racistes, est depuis bannie. Et l’on sait donc que la taille ne compte pas pour les performances… intellectuelles. Einstein avait d’ailleurs un cerveau plus petit que la moyenne. Bref la formulation gros cerveau = grosse intelligence, petit cerveau = moins de capacités est autant idiot qu’erroné…
Alexandre Marsat
Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions