Décidément, on aime mettre un voile sur beaucoup d’aspects concernant la sexualité. Adolescent, on n’imagine pas nos parents faire l’amour – et encore moins nos grands-parents, même une fois que nous sommes devenus adultes.
Allez, pépé et mémé, ce n’est plus de votre âge
Comment imaginer que les corps rabougris et fatigués puissent s’exciter et se mouvoir sous la couette ? Bref, passé le troisième âge, nous devenons asexués. Si cela arrange bien l’imaginaire collectif, c’est très différent pour les vieux.
C’est comme si on disait que les jeunes doivent avoir plus de rapports sexuels que leurs aînés de la décennie précédente. Oui, c’est idiot. Et, pourtant, on voit de plus en plus d’articles qui s’étonnent de l’émergence d’une « génération no sex » chez les moins de 29 ans.
Bon, revenons à nos aînés. La sexualité, c’est une question de désir. Si vous en avez envie, alors allez-y. Il n’y a pas d’âge pour se faire plaisir. Pourtant, le poids de la représentation sociale interdit aux vieux de faire l’amour. Nous sommes finalement restés coincés aux siècles précédents, où le coït ne devait servir qu’à se reproduire, et non à se faire plaisir. La chose devait être la plus rapide possible. Pénétration-éjaculation, on remballe. Pas de place au vice, tout de même !
Les clés d’une bonne santé
Ce préjugé évolue et c’est tant mieux (pensez à vos vieux jours). Ainsi l’University college de Londres a interrogé les personnes âgées sur leur sexualité et elles ne veulent pas s’arrêter à la retraite : la majorité des plus de 70 ans se disent actifs sexuellement. Il va falloir que les jeunes s’y fassent.
La sexualité a de nombreuses vertus, au-delà du plaisir procuré. Des chercheurs ont montré le lien entre baisse du désir et prévalence de cancers, problèmes cardio-vasculaires ou autres maladies chroniques. Les capacités cognitives sont aussi meilleures quand l’activité sexuelle perdure. Les endorphines, sérotonines et ocytocines sécrétées pendant le rapport sexuel sont bonnes pour le moral, l’estime de soi et le renforcement des liens. Clé aussi d’une bonne santé mentale.
Adrénaline et rythme cardiaque
Alors, comment avoir envie ? Cela ne se commande pas mais, en balayant d’un revers de main les stéréotypes sociaux qui empêchent les personnes âgées de se projeter dans une vie sexuelle, une grande partie du chemin est déjà accomplie. Et les médecins expliquent que l’activité sportive est un atout : l’adrénaline et le rythme cardiaque augmentant, le cerveau confond cela avec une stimulation sexuelle. Mieux, l’attirance pour le ou la partenaire de sport augmente, tout comme le lien émotionnel. Quand on vous dit que le sport est bon pour la santé.
Alexandre Marsat
Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions
