« Si vous les laissez ensemble, cela va faire des étincelles ». C’est exactement de cette manière que la foudre se créée. Mettez deux éléments diamétralement opposés et il va y avoir de l’électricité dans l’air.
Pour la foudre, c’est l’opposition de deux masses d’air qui va en être à l’origine. D’un côté un air froid qui surplombe de l’air plus frais. Habituellement comme l’air chaud monte, cela créé des vents. Mais là, la trop grande différence entre les deux va créer des éclairs.
Dans les cumulonimbus, qui peuvent faire plusieurs kilomètres de haut, c’est l’excitation totale à cause des courants de masse d’air chaud qui poussent le froid et réciproquement. Ces frottements très intenses vont créer des « déséquilibres électriques ».
C’est pourquoi les orages surviennent souvent en soirée quand la terre et une partie de l’atmosphère se sont chauffées toute la journée sous les rayons du soleil. L’air ayant une charge électrique, ces mouvements d’air importants et violents vont créer un échange de charges positives et négatives (en présence de glace dans les nuages). Le champ électrostatique est alors puissant. La foudre survient.
Ce phénomène peut se produire aussi bien dans les nuages qu’entre un nuage et le sol.
Le résultat est une décharge de plusieurs millions de volts qui donne naissance à un plasma conducteur qui peut atteindre 30.000 degrés. C’est donc cela qui créé l’éclair que l’on peut observer.
Un éclair si fort que cette décharge va interférer avec les appareils électriques de la maison. Et c’est bien plus dangereux si cela se passe sur les instruments de navigation comme les avions.
Ces éclairs prennent des couleurs différentes selon la longueur d’onde des matières de la masse d’air qu’il traverse. Il peut être bleu sous la grêle, rouge avec la pluie, et blanc par air sec.
Surchauffée, la masse d’air traversée par l’éclair se dilate brutalement : c’est le tonnerre que l’on entend en suivant.
En fait, il ne vient pas après l’éclair. Nous l’entendons quelques secondes après car tout est question de perception. La lumière se déplace à 300.000 kilomètres/seconde (donc presque immédiat) alors que le son se propage à 340 mètres/seconde. On entend donc le tonnerre après avoir vu l’éclair. Un rapide calcul démontre qu’il faut une seconde pour que le son vienne à nous si l’éclair est à 340 mètres. Bref si vous comptez 10 secondes entre l’éclair et le tonnerre, il est alors à 3,4 km.
Pour l’anecdote, le sud de l’Aquitaine et la Corse sont les deux régions les plus exposées avec une trentaine de jours d’orages. Et c’est en Bretagne qu’ils sont les moins fréquents. D’où la rareté du « tonnerre de Brest ! »
Alexandre Marsat
Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest. http://www.sudouest.fr/lemag/