Il suffit de taper « mémoire + exercer » sur un moteur de recherche pour se retrouver immédiatement enseveli sous une avalanche de conseils et d’astuces. Mais pouvons-nous vraiment améliorer nos capacités de mémorisation ?

Tordons tout de suite le cou à la principale idée reçue portant sur LA mémoire. Car il n’existe pas UNE mémoire mais cinq systèmes interconnectés.  Parmi ces cinq systèmes, quatre permettent de créer des souvenirs de longue durée.  En revanche, la mémoire de travail ou mémoire à court terme est éphémère. Elle ne permet de mémoriser que sept chiffres ou sept mots familiers, et ce pendant trente secondes environ. Pas d’inquiétude donc si vous avez déjà oublié le titre du livre terminé il y a à peine quelques heures… Néanmoins, une bonne hygiène de vie et la mise en place de moyens mnémotechniques peuvent améliorer notre capacité de mémorisation. Tout en sachant que ce potentiel de mémorisation est variable d’un individu à l’autre et évolue dans le temps.

Bonne hygiène de vie

Un temps de sommeil suffisamment long et de bonne qualité est l’un des paramètres sur lesquels il est possible d’agir. L’alimentation, l’activité physique et les activités sociales jouent également un rôle important.

Quand les émotions nous aident

Des recherches en neurosciences ont également démontré qu’une émotion positive était susceptible de se traduire par une amélioration ponctuelle des performances mnésiques. « Il apparaît également que la consolidation, et donc la rétention d’une information, est favorisée par l’émotion : le rappel d’un souvenir émotionnel après un long intervalle est souvent plus important que lorsque ce souvenir est neutre. Enfin, la récupération d’un souvenir est aussi améliorée par la présence d’une émotion positive», résume le neuropsychologue Francis Eustache sur le site de l’Inserm. 

Utiliser son imagination pour entraîner sa mémoire

Pour libérer son potentiel de mémorisation, Sébastien Martinez, champion de France de mémoire 2015, suggère notamment de faire appel à… l’imagination, c’est-à-dire à « la faculté à représenter dans l’esprit un objet réel ou irréel ». Pour retenir que « Të dua » signifie « Je t’aime » en albanais, on peut ainsi se représenter deux doigts glissant sur la joue de l’être aimée ou toute autre association. « Libre à vous de tisser des liens entre les objets», poursuit-il.

Cette association permet de raccrocher une nouvelle information à une information déjà acquise. Car il n’y a pas de recette miracle : « le cerveau n’est pas un muscle, vous ne pourrez pas augmenter sa capacité de stockage… puisqu’elle est infinie. En revanche, vous pouvez améliorer les stratégies d’écriture et de classement des informations que vous apprenez. », explique l’athlète de la mémoire. Rendre l’apprentissage ludique fait partie de ces stratégies, afin que ce travail de mémorisation, à défaut d’être toujours efficace, rime au moins avec plaisir. Ce sera toujours cela de gagné !

Alexandrine Civard-Racinais

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions

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