C’est la hantise des premières fois : est-ce que je vais donner suffisamment de plaisir ? Et évidemment pour s’assurer de l’orgasme de son ou sa partenaire, rien ne vaut la durée. Vraiment ?

« Quelle est la moyenne d’un rapport sexuel ? » est certainement la question la plus tapée dans les moteurs de recherche. Cela vire à l’obsession, surtout pour les hommes. Car quand on parle de durée, les hommes ont cette pression sur les épaules (ou le bassin…) qu’un rapport sexuel doit se prolonger longtemps, longtemps, longtemps. D’ailleurs, cela fait l’objet de concours et surtout d’affabulation. La seule expression « Je lui ai fait l’amour toute la nuit » est évidement mensongère. Non ? Car, lorsque l’on parle de durée, ce qui vient en premier à l’esprit, c’est évidemment la pénétration.

Certes, le rapport sexuel ne se limite pas à la pénétration, comme on le verra plus bas, mais c’est pour beaucoup la définition de faire l’amour. Une pression forte exercée sur la gent masculine, car même si on dit que la taille ne comptent pas pour rassurer tous ceux qui manquent de confiance, la durée du rapport fait l’objet d’une sorte d’omerta.

Dans l’imaginaire collectif (trop collectif ?), le rapport sexuel prend donc sa forme ultime quand le vagin ou l’anus sont pénétrés par un pénis. Et pour être un bon amant qui va faire atteindre l’orgasme à sa ou son partenaire, il faut évidemment que cela dure longtemps. Car l’idée reçue en termes d’orgasme veut que celui-ci est difficile à atteindre chez une femme et que pour cela rien ne vaut la durée. Bref, c’est comme si on rejouait les JO dès qu’on passe sous la couette.

5 minutes, radio réveil en main

A tel point que les scientifiques ont tenté de répondre à la question de la durée médiane. Alors, sans plus attendre la voici : entre la pénétration et l’éjaculation, il s’écoule 5,4 minutes (les moyennes retenues étant souvent de 8 minutes). Finalement 5,4 minutes, c’est court… ou long, selon comment cela se passe. Ce résultat vient de l’étude scientifique la plus citée, ayant interrogé 500 couples de tous âges à travers le monde. La durée va de 33 secondes à 44 minutes. L’éjaculation dite prématurée (précoce) se situe en dessous de 3 minutes. Si cela crée de la souffrance psychologique, les sexologues conseillent de consulter.

Mais que les jeunes impétrants biberonnés aux films pornos et aux rumeurs de records de cours de récréation se rassurent : pas besoin d’accrocher des dizaines de minutes à son palmarès…
Selon les enquêtes des sexologues, passé 15 minutes, les femmes peuvent s’ennuyer. Et si la durée de pénétration ne satisfait aucun des deux partenaires, alors soyez à l’écoute l’un de l’autre et partez (enfin) à la découverte des zones érogènes de chacun. Mais aussi des pratiques sexuelles qui ne placent pas la pénétration comme la discipline phare.

Faire l’amour étant avant tout une question de complicité, d’écoute, d’attention ; la performance semble bien éloignée de ces critères.

Alexandre Marsat

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions

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