Depuis le XIXe siècle, on attribue aux hommes préhistoriques des rôles de guerriers et de chasseurs et aux femmes le rôle de mère et de maitresse de foyer. Mais de nouvelles études des restes humains nous apporte un nouvel éclairage. Démêlons le vrai du faux
Robuste, collier de canines de cerf, l’Homme de Menton a tous les attributs de l’homme (imaginé comme tel) mais il est bien une femme. Dans les années 2010, on découvre une nouvelle manière de prouver le sexe des squelettes à travers l’étude de la taille de l’oreille interne. Et il apparait que l’Homme de Menton est une femme. Ce qui remet en question toutes les conclusions faites par les archéologues sur la place des femmes dans la société préhistorique (Voir L’homme préhistorique est aussi une femme par Marylène Patou-Mathis). Jusqu’à maintenant ils avaient estimé que les femmes étaient inférieures aux hommes dans leur capacités et leur rôles car ce genre de hiérarchie des genres existait dans la plupart des sociétés antiques.
Les femmes restent dans la caverne
Ensuite, pendant longtemps que ce soit de manière scientifique ou bien dans une représentation cinématographique, les femmes préhistoriques étaient passives, souvent plus faibles que les hommes. Mais on découvre de plus en plus de corps robustes qui suggèrent que les femmes étaient aussi des guerrières ou des chasseuses. Cependant la plupart de ces sociétés ne permettaient pas aux femmes de toucher les armes. Il est donc bien probable qu’elles chassaient du petit gibier, mais pas de chasse au mammouth pour elles.
Planning Familial Préhistorique
Lady Sapiens est un livre paru en juin 2021 et écrit par Jennifer Kerner, Thomas Birotteau et Éric Pincas. Ici, ce livre réévalue les rôles des femmes préhistoriques. Ces femmes avaient tout d’abord un contrôle sur leur natalité comme le prouve l’étude « Female hunters of the early Americas » de Randall Haas. Les femmes allaitaient pendant près de quatre à cinq ans. Quand on sait que l’allaitement bloque l’ovulation, il est facile de déduire que les femmes préhistoriques avaient un vrai contrôle sur leur natalité. Cependant cela limitait grandement leur mobilité.
Présupposés archéologiques
Enfin, il est important de remarquer que si ses affirmations sont aujourd’hui débattues d’autres arguent qu’il n’existe aucune preuve de la présence des femmes dans ces activités, il n’en existe aucune réelle de la présence d’un homme plutôt qu’une femme. Notamment dans le cas des peintures rupestres (The Invisible Sex: Uncovering the True Roles of Women in Prehistory J. M. Adovasio, Olga Soffer, Jake Page). Ce manque de preuves vient aussi des archéologues qui se sont trompés sur la place des femmes. Dans le modèle social du XIXe siècle, il était impossible d’imaginer un rôle plus important pour les femmes préhistoriques au moment où les femmes vivaient sous une importante domination masculine.
Clémentine Amblard