L’arrivée des beaux jours est la période de tous les excès avec repas et apéros en terrasse. Il y a donc fort à parier que ces tablées vont basculer dans l’ivresse, légère ou sévère. Mais pourquoi, diable, l’alcool nous saoule-t-il ?
Les vins ou autres boissons alcooliques contiennent de l’éthanol. Ses molécules vont traverser les tissus et perturber nombre de fonctions importantes. Elles sont transportées par le sang dans tout le corps, et c’est le début des ennuis, en particulier quand elles arrivent au cerveau. Et cela se passe rapidement, car les molécules sont de très petite taille et solubles.
Dès la bouche, l’alcool commence à se disperser pour atteindre le sang, véritable autoroute de notre système fonctionnel. En moins de trente minutes, les effets de l’alcool se font sentir. Les neurones produisent alors de la dopamine, et la boisson agit comme un anxiolytique. C’est d’ailleurs le côté Docteur Jekyll et Mister Hyde de l’alcool : on recherche cette sensation, qui peut vite devenir une addiction, souvent pour fuir une dépression ou du stress, mais le lendemain le cerveau reprend la main et le mal-être est aggravé. On souhaite alors de nouveau cet état second, et c’est le début d’un cercle vicieux.
En outre, très perverses, les molécules d’éthanol vont perturber le bon fonctionnement des neurones et des cellules nerveuses. C’est le bazar du côté des neurotransmetteurs, mis en jeu dans de nombreuses activités. La vigilance chute au fur et à mesure des gorgées, la mémoire flanche, les mouvements ne sont plus sous contrôle, l’acuité visuelle est diminuée… Bref, c’est tout notre corps qui vacille.
Les convives rassemblés pourront dire qu’en mangeant ils limitent ces effets. Pour être plus juste, ils les repoussent dans le temps. Car l’alcool mélangé avec de la nourriture met un peu plus de temps à arriver dans le sang. Mais la quantité ingurgitée ne s’évapore pas pour autant et les effets restent les mêmes. On vous conseille plutôt de bien vous tenir à table.
Alexandre Marsat