L’Amazonie produit près de 20% de l’oxygène que nous respirons, une fonction qui lui vaut le surnom de « le poumon de la Terre ». Mais qu’en est-il vraiment ? Quel est le véritable rôle de l’Amazonie dans notre écosystème ? Démêlons le vrai du faux
On nous l’apprend dès l’école : c’est grâce aux arbres et aux forêts que nous respirons. L’Amazonie, qui représente 50% des forêts tropicales de la planète avec ces 6 millions de kilomètres carrés, est donc notre principale source de dioxygène et produit 20% de l’oxygène que nous respirons.
L’idée que l’Amazonie est le « poumon de la Terre » est si répandue que même le président de la République Emmanuel Macron, Leonardo Di Caprio et des sites officiels de certaines ONG l’affirment. Et ce ne sont pas les seuls, il s’agit d’une idée fréquente chez la plupart des gens.
Reprenons rapidement nos cours sur le fonctionnement d’une forêt : Les plantes se nourrissent dans le sol et absorbent le CO2 présent dans l’air, puis rejettent du dioxygène. C’est la photosynthèse.
Les océans, véritable poumon
Or, même si la plus grande et célèbre forêt tropicale du monde est la source majeure d’oxygène d’origine terrestre, le nom de poumon de la planète devrait plutôt être attribué aux océans, qui recouvre 70,8% de la surface de la planète.
Selon Yadvinder Malhi, professeur des sciences des écosystèmes à l’université d’Oxford, ces derniers représentent plus de 50% de l’oxygène produite contre à peine 10% pour la forêt amazonienne.
De plus, il indique que l’écosystème de l’Amazonie consomme environ autant d’O2 qu’elle n’en produit. En effet, la quantité d’oxygène absorbée par les plantes pendant la nuit lorsque la photosynthèse s’arrête, les bactéries et tous les êtres vivants qu’elle abrite est quasiment égale à celle produite.
Les conséquences de la déforestation
La forêt amazonienne n’est donc pas à proprement parler le poumon de la Terre. Mais elle possède tout de même des fonctions indispensables à la planète et à la survie de certaines espèces. La forêt tropicale permet en autres de réguler le climat en Amérique du Sud.
Selon une étude menée par Duke University et la Nasa, la déforestation massive de l’Amazonie, encouragée par le président brésilien Jaïr Bolsonaro, impacte le climat et notamment la fréquence de la pluie au Mexique, jusqu’au Texas. Elle ne modifie pas forcément la quantité de pluie mais plutôt la fréquence à laquelle elle tombe. Enfin, la forêt amazonienne est considérée comme un « puit à CO2 ». Lors du phénomène de photosynthèse, la forêt absorbe et stocke du dioxyde de carbone, qu’elle rejette quand elle meurt.
Selon l’INRAE, après avoir maintenu un bilan carbone neutre de 2010 à 2017, la tendance s’inverse et l’Amazonie rejette maintenant plus de CO2 qu’elle n’en absorbe à hauteur d’environ 18%. En cause, la dégradation de la forêt amazonienne avec par exemple les incendies et bien évidemment la déforestation.
Lucas Michel