Le sommeil est-il l’un des secrets de la perte de poids ? C’est en tout cas ce que montre une étude américaine : portant sur 80 adultes en surpoids qui dormaient moins de 6,5 heures par nuit, les travaux ont révélé, dans le groupe témoin, que dormir plus réduisait significativement leur apport énergétique quotidien, les faisant maigrir
En France, près d’une personne sur deux est en surpoids. À l’échelle planétaire, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) n’hésite pas à parler d’« épidémie d’obésité », tant sa progression est fulgurante. Entre confinements, fermeture des salles de fitness et télétravail, la pandémie de la Covid-19 n’a rien arrangé.
Le manque de sommeil fait grossir
À l’instar d’une alimentation trop riche et déséquilibrée et de la sédentarité, le manque de sommeil a été reconnu comme un facteur de risque d’obésité. Mais on ne savait pas si en dormant davantage on pouvait limiter ce risque. C’est désormais chose faite : une étude dirigée par Esra Tasali, pneumologue et directrice du centre du sommeil à la faculté de médecine de l’Université de Chicago, et publiée le 7 février 2022 dans le JAMA Internal Medicine l’a montré. Les travaux ont consisté à réaliser un essai clinique randomisé (aléatoire) entre 2014 et 2020 sur 80 adultes en surpoids (possédant un indice de masse corporelle compris entre 25 et 29,9), âgés de 21 à 40 ans, et dormant habituellement moins de 6 heures 30 minutes par nuit.
Dormir plus pour manger moins
Le groupe qui pouvait dormir jusqu’à deux heures supplémentaire par nuit (8h 30 min) durant deux semaines a considérablement réduit son apport énergétique quotidien d’environ 270 kilocalories par rapport au groupe témoin. En outre, la dépense énergétique ne différait pas significativement entre les deux groupes, ce qui entraînait un bilan énergétique négatif pour ceux qui fermaient davantage l’œil.
« Cet essai montre qu’une augmentation de la durée de sommeil réduit l’apport énergétique journalier et entraîne un bilan énergétique négatif chez les adultes en surpoids manquant de sommeil. Dormir suffisamment pourrait faire partie des programmes de prévention de l’obésité et de la perte de poids », ont conclu les auteurs.
Florence Heimburger