On connaît les fourmis pour leur incroyable organisation sociale. Une hiérarchie très structurée qui permet à chacune d’avoir un rôle bien défini
Dans cette organisation d’une verticalité hors norme, la reine est bien entendu en haut de la pyramide, mère de toutes les fourmis de la colonie (majoritairement des femelles). Suivent ensuite les soldates et les ouvrières. Si une fourmi tente de pénétrer une autre fourmilière que la sienne, elle sera reconnue par les sécrétions qu’elle émet, et tuée par les soldates. Un danger et c’est toute la fourmilière qui est en alerte : il faut protéger les larves !
Mieux, les fourmis savent prendre les armes pour mener de vrais raids meurtriers. L’exemple le plus extraordinaire est celui des très guerrières fourmis Matabele (Megaponera analis) d’Afrique subsaharienne. Elles réalisent jusqu’à quatre raids par jour contre des termitières (notre photo).
Les fourmis pourraient donner des leçons de stratégie militaire. Le groupe étant plus important que l’individu, elles savent se mobiliser à plusieurs sur une seule proie pour venir à bout d’un adversaire bien plus costaud. Et le sacrifice pour la survie de la colonie est intégré… Dans le cas de nos fourmis Matabele, pour conserver un nombre élevé de fourmis dans la colonie et repartir au combat, des fourmis infirmières viennent récupérer les blessées au champ de bataille, alertées par les phéromones émises. Une stratégie démontrée l’an dernier par une étude de l’université allemande de Würzburg.
Prises en charge, les fourmis blessées sont ramenées au nid pour y recevoir des soins. Une prise en charge qui peut durer jusqu’à une heure. Le temps de lécher les plaies, car la salive réduirait le risque d’infection bactérienne ou fongique. Un comportement qui n’a jamais été observé chez d’autres invertébrés. Le résultat est sans appel : 90 % des fourmis soignées sont sauvées.