Man in a tattoo salon. Guy working. Man create a new tattoo

Les tatouages XL et multicolores ne cessent de faire des émules. Concentrés de produits chimiques et notamment de métaux lourds, les encres utilisées sont-elles vraiment sans danger pour notre peau et notre santé ?

Colorants C.I 74260, C.I. 73915, Isothiazolinones, hydrocarbures aromatiques polycycliques, amines aromatiques, etc. tels sont les noms un peu barbares des substances chimiques contenues dans les encres de tatouage.

Actuellement, il faut le reconnaître, les encres utilisées pour embellir les peaux ont été conçues à l’origine pour des usages industriels, par exemple des laques ou des plastiques. Elles contiennent des centaines de substances chimiques (notamment des métaux lourds) dont certaines sont interdites en cosmétique.

Selon une étude réalisée en février 2021, l’UFC-Que choisir a ainsi relevé, que sur 20 encres testées, quinze d’entre elles présentaient un danger sanitaire avec des taux de substances indésirables supérieurs au seuil réglementaire. L’Union européenne a tiré la sonnette d’alarme en imposant des restrictions, à partir de janvier 2022, sur certaines encres contenant des colorants azoïques, des amines aromatiques cancérogènes, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des métaux et du méthanol.

Les encres colorées sur la sellette

Ce sont plus spécifiquement les encres colorées (vert, bleu, rouge, violette, rosé…) qui sont pointées du doigt sur leur potentiel nocif et seraient à l’origine de problèmes de santé. Une étude allemande (2) estime ainsi que des complications liées aux actes (par exemple contraction d’une hépatite B ou C liée à de mauvaises désinfections du matériel) mais aussi aux encres sont observées dans 68% des cas.

Selon l’Académie de médecine, ce sont surtout des irritations et allergies cutanées qui sont le plus couramment répandues, mais les conséquences peuvent être plus graves pour la santé avec la survenue, parfois des années plus tard, de maladies cutanées tels que le psoriasis ou la sarcoïdose.

De fait, les pigments d’encre peuvent migrer de la peau vers différents organes tels que les ganglions lymphatiques et le foie, parfois sous l’effet des UV ou d’un détatouage au laser. Quant à un effet cancérigène, les études toujours en cours, n’ont pas démontré pour l’instant de lien avec les encres de tatouage.

Opter pour des encres conformes à la réglementation européenne

La vigilance, dès lors, s’impose lorsque l’on souhaite se faire tatouer pour vérifier que les encres utilisées par son tatoueur respectent les réglementions européennes, ce qui n’est pas le cas, par exemple, pour certaines encres fabriquées en Chine ou aux États-Unis.

Il est également recommandé, notamment par le Haut Conseil de Santé Publique, de demander « un carnet de tatouage » spécifiant les composants des encres utilisées. En cas de complications, irritations ou allergies, le travail des dermatologues en sera facilité pour trouver le traitement adéquat. Et enfin, même si la mode nous y incite, on peut se douter que plus les tatouages sont étendus et multicolores, plus le risque est majoré du fait de la quantité (1 mg d’encre par cm2) et du type d’encres injectées.

Marianne Peyri

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