Les juillettistes qui terminent leurs vacances et les aoûtiens qui vont les commencer connaissent tous cela
Alors que l’on est détendu, loin du travail et de ses tracas quotidiens, on a tout de même du mal à dormir dès qu’on pose un pied ou plutôt une oreille dans un lit qui n’est pas le nôtre. Pourquoi ? Des scientifiques se sont justement penchés sur la question.
Au printemps 2016, alors que les plus précautionneux finalisaient leur réservation, des chercheurs de l’université américaine Brown publiaient une étude dans la revue scientifique « Current Biology » et résolvaient l’énigme. En cause, la FNE (pour « first night effect »). Tout simplement en bon français : l’effet de la première nuit. Toutes les personnes sont concernées, même si on ne s’en rend pas forcément compte. Il y a ceux qui ne dorment pas et ceux qui pourront être plus facilement dé- rangés par un petit bruit ou une lumière, qui pourtant chez eux ne les perturbe pas.
La raison ? L’hémisphère gauche du cerveau, qui reste sur ses gardes pour déceler le moindre sentiment de danger et nous réveiller illico. Pour ce dernier, le changement est source de danger, il demeure alors « éveillé » pour percevoir notamment les sons émis par l’environnement proche. À tel point que, même si on est persuadé d’avoir bien dormi, il aura forcément perturbé les phases de sommeil.
La deuxième nuit est meilleure
Les scientifiques ont mené leur test sur une trentaine de cobayes pour prouver cet effet. Ils ont observé l’activité cérébrale de ces dormeurs tout en émettant de petits sons alternativement dans chaque oreille. Le bruit émis dans l’oreille gauche, reliée à l’hémisphère droit, ne réveillait pas le cobaye, à l’inverse de ceux émis dans l’oreille droite. L’expression « dormir sur ses deux oreilles » prend ainsi tout son sens…
L’étude ne dit cependant pas si on arrive à tromper notre hémisphère gauche en mettant des bouchons ou en dormant sur l’oreille droite… Mais pas de panique pour la suite des vacances, cette insomnie passagère ne s’éternise pas. Tout simplement parce que le cerveau, ayant préalablement reconnu les lieux, ne se sent plus en insécurité.
Ah ! la force tranquille de l’habitude !