Mysterious Intense Light Inside Dark Foggy Forest Conceptual Photo.

Comme le fantôme, le feu follet a mauvaise réputation. On se demande bien pourquoi… Pour ceux qui n’y croient pas, c’est un ramassis de fadaises, et pour ceux qui y croient, il sent trop l’au-delà. En fait, ces derniers sont plus près de la vérité : le feu follet a bien à voir avec les cadavres

Mais rien de surnaturel là-dedans. En Europe occidentale, il est assimilé aux âmes en peine qu’il faut aider en priant. Pour les Anglais, le « Jack o’ lantern » est une sorte d’enfant maléfique qui guide les voyageurs perdus vers un précipice avant d’éteindre sa lanterne. Il n’y a guère que les Nordiques qui soient positifs avec ces lumières brèves et erratiques : pour eux, le feu follet marque l’emplacement d’un trésor caché.

Mais toutes les civilisations évoquent ces lumières insaisissables en forme de flammèches bleues ou, plus rarement, jaunes, qui durent entre dix et trente secondes avant de disparaître sans laisser de trace. De préférence dans des lieux pas très joyeux, genre cimetières ou marécages. Parce que c’est là que l’on trouve des plantes et des cadavres en décomposition. La décomposition des plantes libère du méthane (très présent dans les flatulences, en particulier des vaches), un gaz hautement inflammable. Celle des cadavres produit de la phosphine, un gaz qui s’enflamme au contact de l’air.
Dans les deux cas, cete fabrication est anaérobie (sans oxygène). Une fois à l’air libre, l’oxygène de l’air crée une oxydation : la phosphine s’embrase et met le feu au méthane qui est présent en bien plus grande quantité et a besoin d’une flamme pour prendre feu.

Certains témoins de feux follets font état aussi d’une atmosphère poisseuse lorsqu’ils apparaissent. Elle s’explique par la présence possible de pentoxyde de phosphore (un produit dû à la dégradation de la phosphine) qui, à son contact, donne à l’air cette impression visqueuse.

D’autres explications tiennent aussi la corde, comme celle de la présence de roches riches en quartz, silicium et arsenic, qui créent des effets électriques canalisés en surface par la vapeur d’eau. Sans compter tous les autres phénomènes qui peuvent être assimilés aux feux follets mais n’en sont que de pâles imitations. Car, pour vos soirées de terreur réussies, exigez le vrai feu follet, celui des cimetières ! Qui est en voie de disparition, puisque les caveaux sont de plus en plus hermétiques. Et, comme les zones humides sont souvent massacrées, même le feu follet des marécages s’éteint. C’est un peu : « Le dernier éteint la lumière. »

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