Du dessous de lit à la Lune même, elle revient sans cesse. Et ce n’est pas qu’une question d’hygiène
«Tu es poussière et tu retourneras en poussière. » Bof. Pas par mauvais esprit mais parce qu’on trouve vraiment de tout dans la poussière domestique. Tout ce qui est d’un diamètre inférieur à 500 micromètres la constitue : des fibres textiles, des moisissures, des résidus, des poils, des bouts d’insectes morts, leurs déjections et, en grande quantité, de la peau humaine… Sa composition varie en fonction des pays, des régions et des habitudes des habitants mais, dans nos contrées, on estime qu’une maison de 140 mètres carrés produit 20 kilos de poussière par an. Bien plus si on a des animaux domestiques.
Elle abrite aussi toute une faune qui y trouve de quoi se nourrir, en particulier les acariens. Et ils ne sont pas les seuls puisqu’il y a également de minuscules champignons, des spores et du pollen qui, tous, peuvent être allergènes en fonction des individus.
Une étude américaine publiée par la Royal Society, réalisée aux États-Unis, montre que l’on trouve plusieurs centaines d’espèces de champignons microscopiques et de bactéries dans la poussière. La nature des champi- gnons dépend plutôt de la zone géographique où l’on vit alors que les bactéries sont directement liées aux habitants de la maison et à leurs habitudes de vie et d’hygiène.
Car, en fait, c’est nous qui produisons l’essentiel de la poussière accumulée, ne serait-ce que parce que l’un de ses principaux composants est notre peau : on en perd chaque jour jusqu’à 10 grammes et les 2 mètres carrés qui nous recouvrent tombent et se régénèrent en quatre à six semaines.
Poussière d’étoiles
La poussière qui est issue de ces microbouts aurait un effet finalement plutôt positif. Selon une étude de l’université de Rutgers, le squalène, un hydrocarbure présent dans les peaux mortes, élimine l’ozone, un gaz bénéfique pour nous protéger des rayons du soleil dans la haute atmosphère mais plutôt toxique à respirer. Entre 2 et 15 % de l’ozone présent dans une maison serait détruit par les peaux mortes. Si en plus on trouve de bonnes raisons pour ne pas faire le ménage…
D’autres résidus humains jouent un rôle essentiel dans la formation de la poussière : les cheveux et les poils, avec l’électricité statique dont ils sont chargés, attirent autour d’eux les petites parti- cules et créent ainsi les fameux moutons que l’on traque sous les lits. Quoi qu’il en soit, la poussière est partout, pas seulement dans les maisons.
La Lune est recouverte d’une couche de fine poussière qui peut atteindre une épaisseur de 50 mètres par endroits. En attendant, si l’homme est réellement poussière d’étoiles, c’est une bonne raison de se méfier des plumeaux.