Alors que l’épidémie de Covid-19 s’accentue en Nouvelle-Aquitaine et particulièrement en Gironde, les cas positifs et cas contact se multiplient. Quand faut-il aller se faire dépister ? Comment réagir si on est un « cas contact » ? Le point suite aux dernières recommandations sanitaires
Files d’attente interminables pour les tests PCR, laboratoires saturés…Les tests de dépistage du coronavirus semblent victimes de leur succès. À tel point que le ministre de la Santé, Olivier Véran, vient d’autoriser les masseurs-kinésithérapeutes à réaliser les prélèvements, après formation. Les infirmiers, étudiants en odontologie, en maïeutique, en pharmacie, les aides-soignants, les sapeurs-pompiers et les secouristes étaient déjà autorisés à le faire.
Le ministre de la Santé a aussi indiqué que des tests de dépistage rapides (donnant un résultat en 15 à 30 minutes), dits « tests antigéniques » (ou tests sérologiques), également nasopharyngés, seraient déployés d’ici à début octobre. Par ailleurs, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le recrutement de 2000 personnes pour renforcer le traçage des cas.
1-Un cas contact : contact rapproché en milieu confiné sans protection et pendant 15 minutes
L’Assurance maladie définit le cas contact ainsi : il s’agit d’« une personne qui, en l’absence de mesures de protection efficaces (hygiaphone, vitres, masques…) pendant toute la durée du contact, a eu un contact direct avec un cas, en face à face, à moins d’un mètre, quelle que soit la durée (conversations, repas, embrassades…). Ou s’il a prodigué ou reçu des actes d’hygiène ou de soins. Ou s’il a partagé un espace confiné pendant au moins 15 minutes avec un cas (…) ou est un élève ou enseignant de la même classe scolaire ».
2-Le dépistage : sans ordonnance et dans un laboratoire agréé
C’est l’Assurance maladie qui, via des équipes sanitaires formées, appelle ensuite, dans les 24 heures qui suivent le signalement du médecin, les personnes ayant été en contact rapproché avec le patient. Qu’elles présentent ou non des symptômes de la Covid-19, ces personnes contact sont invitées à porter un masque, à subir un test de dépistage (test RT-PCR naso-pharyngé) dans un laboratoire indiqué, et à s’isoler jusqu’au résultat du test. Si celui-ci est positif, la personne doit à nouveau s’isoler pendant 7 jours (contre 14 jours auparavant).
Ces personnes se voient délivrer, si besoin, un arrêt de travail couvrant la durée de leur isolement. Le test de dépistage doit être réalisé immédiatement si on vit sous le même toit qu’une personne malade ou si des symptômes* apparaissent pendant l’isolement. Et sept jours plus tard pour les autres cas contact (inutile de le réaliser trop tôt car le test risque d’être faussement négatif).
Sans ordonnance (l’Assurance maladie informe directement le laboratoire de la venue du cas contact) mais sur présentation d’une pièce d’identité, ce test est pris en charge à 100 %. D’autre part, si on a été en lien avec un cas contact qui attend les résultats de son test, inutile de se faire dépister avant de savoir si cette personne est positive ou non.
3-Bientôt des tests salivaires, plus rapides et moins douloureux ?
Enfin, la Haute Autorité de santé (HAS) vient d’autoriser le recours aux tests salivaires, qui sont potentiellement plus rapides et moins désagréables que les tests nasopharyngés. En revanche, ils sont aussi moins efficaces, voire pas efficaces du tout chez les personnes asymptomatiques puisque 3 cas sur 4 ne sont pas détectés par ce moyen.
Les tests salivaires seront utilisés en priorité chez les personnes symptomatiques pour lesquelles le prélèvement nasopharyngé est difficile voire impossible : les enfants, les personnes âgées et/ou présentant des troubles psychiatriques. Ils devraient se développer d’ici quelques semaines.
Quoi qu’il en soit, la HAS tient à rappeler l’importance de respecter les mesures barrières pour lutter contre l’épidémie : port du masque en public, lavage régulier des mains et/ou gel hydroalcoolique, distanciation physique de plus d’un mètre avec les autres…
- Symptômes : fièvre ou sensation de fièvre, frissons, toux, mal de gorge, nez qui coule, difficultés à respirer, fatigue intense, douleurs musculaires, maux de tête, perte de l’odorat et du goût des aliments, troubles digestifs…
Florence Heimburger