Voici une étude scientifique salutaire au moment où nombre de décideurs commencent à nier les causes et les effets du changement climatique et notamment depuis l’élection de Donald Trump. Des chercheurs ont objectivé les conséquences (positives) sur la santé et l’économie de la lutte contre le réchauffement climatique et plus particulièrement contre les émissions de gaz à effet de serre dont le CO2
Plutôt que de déterminer quels sont les aspects néfastes auxquels on se confronte en ne luttant pas efficacement contre le changement climatique, des scientifiques ont choisi le parti pris de regarder quels sont les bénéfices que l’on peut tirer de l’action climatique.
Pour cela, l’Ecole nationale supérieure, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et la London school of hygiene and tropical medicine ont passé au crible 2500 articles scientifiques sur le sujet.
Une réduction de la mortalité de 1,5 %
Résultat : la lutte contre le réchauffement souvent (toujours ?) perçue comme un fardeau financier sans précédent a en réalité des effets très bénéfiques pour l’économie. Pourquoi ? Le cout des politiques publiques climatiques seraient compensé par les bénéfices sur la santé humaine.
C’est ce qu’on appelle des co-bénéfices. Par exemple, promouvoir la mobilité douce encourage l’exercice physique avec la marche et le vélo. Réduire notre consommation de viande, notamment celle fortement émettrice de CO2, contribue à améliorer sa nutrition.
Dans leur étude publiée dans la célèbre revue scientifique The Lancet, les chercheurs précisent que « Les voies portant sur la qualité de l’air, l’activité physique et les changements alimentaires ont révélé des avantages connexes substantiels pour la santé, avec une réduction médiane de la mortalité de 1,5 %. »
Et de préciser que si 1,5% semble faible de prime abord, c’est « ce qu’on pourrait attendre de politiques de santé publique ambitieuses : à simple titre de comparaison, on estime à l’échelle du globe que la consommation d’alcool est responsable d’environ 3% de l’ensemble des décès mondiaux ».
« Les bénéfices de l’action sont supérieurs aux coûts ! »
Dans les études analysées par l’équipe de chercheurs, le montant des mesures pour la réduction des gaz à effets de serre étaient entièrement compensé par les effets sur la santé humaine. Les effets du changement climatique générant d’importantes dépenses pour la santé.
Mieux, comme le précise Kevin Jean, coordinateur de l’étude, dans un communiqué de l’ENS : « Dans son dernier rapport, le GIEC nous dit que les coûts de l’action climatique sont bien moindres que les coûts de l’inaction. Quand on met la santé dans l’équation, on réalise que les bénéfices de l’action sont supérieurs aux coûts ! »
Et au-delà des chiffres, cette étude permet aussi de battre en brèche quelques idées reçues. L’argument de dire que cela ne sert à rien pour notre pays d’être seul au monde à lutter contre le changement climatique est à balayer. Cet effort même s’il est local a des effets directs pour les populations.
Par ailleurs, cet engagement a des effets rapide sur la santé. Bien plus rapide que sur le climat lui-même.
De quoi avoir des arguments pour convaincre votre entourage et peut-être les décideurs d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Alexandre Marsat