Les Français sont plus de 12 millions à courir. Et le running ne cesse de se développer. Les idées reçues concernant ce sport aussi. Faut-il préférer le sable ou le bitume ? Courir le matin ou le soir ? La course nuit-elle aux articulations ? Curieux fait le point

Courir sur le bitume est contre-indiqué, mieux vaut le sable ! Faux

« Il n’y a pas de contre-indication à courir sur le bitume, note Benjamin Ratsimihah, masseur-kinésithérapeute et podologue. Si vous débutez ou que vous reprenez une activité physique, mieux vaut courir sur terrain meuble », recommande-t-il.

En effet, le bitume et l’asphalte sont des surfaces rigides traumatisantes pour les articulations et cela d’autant plus si on est lourd. Toutefois, ces surfaces sont intéressantes pour la vitesse car elles restituent une partie de l’énergie. De plus leur stabilité limite entorses et chutes, contrairement aux terrains « accidentés » tels les sentiers forestiers parcourus de racines ou ceux escarpés et rocailleux de montagne.

« Pour stimuler sa proprioception (capacité à détecter ses mouvements dans l’espace), se renforcer musculairement et plus de sensations, filez pieds nus dans le sable! Ce terrain souple et mouvant renforce les membres inférieurs, explique l’expert. Mais il n’y a pas de terrain idéal : varier les surfaces d’entraînement aide à s’adapter à différents types de sol, fournir des efforts différents, se muscler et ménager sa monture. »

Le meilleur moment pour aller courir est à 17h ! Vrai et faux

Les études montrent que la fin d’après-midi (entre 16h et 18h) se prête à l’exercice physique : le pic de la température corporelle améliore la force musculaire, la flexibilité et l’endurance. Les muscles sont « chauds », les risques de blessures amoindris. Les niveaux hormonaux (testostérone) sont optimaux, favorisant la performance et une récupération musculaire rapide. Mais le sport tôt le matin stimule le métabolisme, on dépense plus de calories au long de la journée. Et la libération d’endorphines réduit le stress et améliore l’humeur. Aller courir entre midi et deux améliore la concentration et la productivité.

Enfin le sport en soirée permet de se relaxer. On évite toutefois les séances intenses (type fractionné) après 20 heures : leurs effets stimulants nuisent à l’endormissement.

En somme, « l’essentiel est de choisir le moment selon son emploi du temps et sa motivation, c’est quand on peut et qu’on a envie ! », résume Benjamin Ratsimihah.

Le running use prématurément les articulations ! Faux

« Il n’y a pas de lien entre course à pied et arthrose, explique le kiné. La course à pied modérée n’est pas associée à un risque accru d’arthrose du genou ou de la hanche. En fait, certaines études indiquent même que les coureurs récréatifs ont un risque plus faible de développer des problèmes articulaires par rapport aux non-coureurs et aux coureurs d’élite. »

« À condition d’être progressif en volume et intensité, la course à pied renforce les muscles autour des articulations (quadriceps, mollets, etc.), ce qui contribue à protéger ces dernières, explique Benjamin Ratsimihah. Le running aide aussi à un maintenir un poids corporel correct, ce qui réduit la pression exercée sur les articulations, dont les genoux. En outre, il lutte contre l’ostéoporose et entretient le moral. »

Un entraînement croisé avec des sports « portés » comme la natation ou le vélo permet de ménager sa monture.

Florence Heimburger

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