Santé : ma poêle antiadhésive est-elle encore bonne à utiliser ?

Le revêtement des poêles antiadhésives contient des PFAS ou polluants éternels. En cas de rayure ou d’altération ces substances nocives peuvent passer dans nos aliments. Quelques précautions d’usage s’imposent donc. En attendant un éventuel remplacement

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Des précautions d’usage à adopter
Pas d’alternative évidente

La rayure qui zèbre le fond de votre poêle ou de votre casserole antiadhésive nécessite-t-elle son remplacement ? Une étude australienne, publiée dans la revue Science of The Total Environment, révèle qu’une seule fissure superficielle dans le revêtement en téflon d’un ustensile de cuisine antiadhésif peut libérer 9100 particules plastique durant la cuisson.

Or le téflon fait partie de l’immense famille des PFAS, ces substances per- et polyfluoroalkylés surnommés « polluants éternels » que l’on retrouve un peu partout. Aussi le docteur Cheng Fang, co-auteur de ces travaux, soulignait-il dans un communiqué publié sur le site de l’université Flinders que « ces microparticules de téflon présentes dans nos aliments pourraient poser un problème de santé et doivent donc être étudiées, car nous ne savons pas grand-chose de ces substances émergentes ».

En l’état des connaissances, de tels résultats doivent nous inciter a « choisir et utiliser les ustensiles de cuisine avec soin pour éviter la contamination des aliments », déclarait pour sa part le professeur Youhong Tang, chercheur à l’université Flinders.

Des précautions d’usage à adopter

Si vos poêles ou casseroles antiadhésives sont neuves, la première chose à faire est d’en prendre soin en privilégiant l’utilisation d’une cuillère en bois, et en les protégeant des objets contondants. Évitez aussi de les laisser chauffer « à vide » ou de les passer sous l’eau froide juste après utilisation. On bannira aussi les éponges abrasives, susceptibles de détériorer leur revêtement.

Si vos ustensiles de cuisine sont rayés ou abimés, direction la déchèterie. Les grandes marques organisent aussi régulièrement des campagnes de récupération de vos anciennes batteries de cuisine, en vue d’un recyclage optimal.

Pas d’alternative évidente

Reste à les remplacer. « Pas simple de faire aussi bien en termes de légèreté et de résistance ! Aluminium et inox, fonte, cuivre, fer et acier… tous ces matériaux ont leurs avantages et leurs inconvénients », note Gabrielle Théry ingénieure chimiste de formation et rédactrice technique chez UFC-Que Choisir. S’agissant de la céramique, souvent présenté comme le meilleur compromis, « ce revêtement souffre du flou entretenu par les industriels quant à sa composition » peut-on lire dans un article (2021) en ligne sur le site de l’association. « On ignore donc les potentiels risques pour la santé liés à ceux ci. » L’alternative miracle n’existe malheureusement pas.

Alexandrine Civard-Racinais

À savoir

Les PFAS constituent une famille chimique complexe regroupant près de 10 000 composés distincts.
Au niveau mondial, seuls trois PFAS font l’objet d’interdictions ou de restrictions. C’est le cas du PFOA, l’un des composants historiques du téflon, aujourd’hui remplacé par d’autres substances toutes aussi problématiques comme le polymère GenX.
Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, des scientifiques et vulgarisateurs plaident pour que les PFAS soient gérés comme une famille unique à cause de leur persistance dans le corps et dans l’environnement et des risques sur la santé humaine.