Dès l’apparition des premiers rayons de soleil, se protéger la peau est indispensable. Mais que valent nos crèmes solaires ? L’association de consommateurs UFC-Que Choisir s’est penchée sur la question. Le point
C’est enfin les vacances. À nous l’été, la plage, les coquillages et crustacés et… le soleil. Pour que celui-ci reste un plaisir, mieux vaut éviter d’en abuser et sortir couvert. Car l’« exposition prolongée ou intense aux UV peut avoir des conséquences sanitaires graves : coups de soleil, vieillissement cutané prématuré, cancers de la peau, lésions oculaires, etc. », alerte le site du ministère de la Santé.
Pour se protéger, les dermatologues recommandent d’éviter de s’exposer entre 12h et 16h ou de rechercher l’ombre, et de porter un chapeau, des lunettes et des vêtements couvrants. La crème solaire sert de complément pour les zones découvertes, à condition qu’elle assure un niveau de filtration suffisant. Cela tombe bien : dans son numéro daté juillet-août 2024, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a passé au crible 25 crèmes solaires d’indices 50 et 50+, dont la plupart se destinent spécifiquement aux enfants ainsi que des crèmes SPF 30 à réserver aux adultes et aux peaux mates.
Des crèmes solaires efficaces…
Verdict : « Elles sont globalement efficaces et protègent bien des UVA, majoritairement responsables du bronzage et du vieillissement de la peau, et UVB, qui provoquent plutôt des coups de soleil (« UVBrûle ») et endommagent les cellules. Toutefois, sur les 25, nous avons dû en déclasser 2 pour des questions de sécurité. L’une (un roll-on enfants Décathlon) était non conforme à son étiquetage, son indice UVA était insuffisant ; et l’autre (de Bioderma) était défaillant à la fois sur les UVB et sur les UVA », indique Gaëlle Landry, rédactrice technique spécialisée du Département des essais comparatifs de l’association.
Côté toxicité, l’experte rassure : « on trouve de moins en moins de substances indésirables dans leur formulation. Seule une référence contient de l’homosalate, un filtre solaire organique soupçonné d’avoir des effets négatifs sur la santé : perturbateur endocrinien… Il s’agit d’une crème solaire Yves Rocher. »
…mais néfastes pour l’environnement
Toutefois, nombre de ces solaires contiennent des substances néfastes pour l’environnement, en particulier la faune aquatique. Aujourd’hui, il est difficile de se protéger la peau sans polluer la mer. Pour les fabricants, c’est un véritable casse-tête.
« Certaines marques proposent des formules à base de filtres minéraux tel le dioxyde de titane ou l’oxyde de zinc. Une fois appliquées, elles peuvent donner des allures de « clown blanc » sauf si les filtres sont sous forme de nanoparticules. Ces dernières ont mauvaise presse mais lorsqu’elles sont utilisées dans les crèmes solaires, il n’y a pas de consensus scientifique sur leur dangerosité. Donc on ne les pénalise pas dans notre classement. On mentionne seulement leur présence. »
Alors quelle crème appliquer ? Le top 5 selon UFC-Que Choisir : une crème solaire Respire en flacon-pompe, un spray Mustela, un autre pour enfants Avène, une crème Biotherm et une crème solaire Sun Secure de SVR.
Les cas de mélanomes ont été multipliés par 5 en 30 ans
Pour en savoir plus sur leur composition, on peut utiliser l’application gratuite « QuelProduit », développée par l’UFC-Que Choisir.
Toutefois, compte tenu de leur impact sur l’environnement, mieux vaut utiliser les protections solaires comme un complément aux autres moyens de protection, réserver la crème uniquement pour les zones découvertes.
En revanche, on n’adopte pas la dernière tendance de TikTok, « #antisunscreen », propagée par certains influenceurs qui pousse les internautes à cesser d’utiliser une crème solaire ! Selon eux, elle serait composée de produits chimiques dangereux et priverait la peau de la vitamine D. Des allégations trompeuses qui inquiètent de nombreux experts. Pour rappel, le mélanome, a vu son nombre de cas être multiplié par 5 entre 1990 et 2018. Cette tumeur maligne touche désormais 15 000 personnes chaque année en France et coûterait la vie à près de 2000 malades.
Florence Heimburger