Après Roland Garros, le Tour de France et l’Euro de foot, et en plein Jeux Olympiques de Paris, l’idée que les sportifs ne devraient pas avoir de rapport sexuel la veille d’une épreuve persiste. L’abstinence rend-t-elle plus performant ? Un rapport sexuel représente-t-il une grosse dépense énergétique ? Démêlons le vrai du faux 

L’idée selon laquelle les rapports sexuels pourraient influencer la performance sportive persiste depuis l’Antiquité. Platon, dès 444 avant J-C, conseillait aux athlètes du marathon d’éviter l’intimité sexuelle avant les courses. Au XXe siècle, des figures emblématiques tels Mohamed Ali ont témoigné de pratiques similaires, avec six semaines d’abstinence avant un combat. Le sportif s’abstenait puisque selon lui, le rapport sexuel engendrerait une dépense énergétique importante pouvant nuire à la performance. Cette croyance transcende les disciplines, du cyclisme au football, illustrant sa persistance à travers les époques et les cultures. 

Les recherches scientifiques sur la relation entre le sexe et la performance sportive  montrent que les hommes réalisent les mêmes performances sur un tapis de course et maintiennent des niveaux de concentration similaires, qu’ils aient eu ou non des relations sexuelles auparavant. Ainsi, le rapport sexuel n’aurait ni impact positif ni négatif sur la performance sportive et la concentration. 

Un rapport sexuel d’une heure représente 250 calories  

De plus, un rapport sexuel normal menant à l’orgasme ne brûle que 25 à 50 calories, semblable à 20 marches d’escalier monter. Même une activité sexuelle continue pendant une heure ne consomme que 250 calories, soit environ quatre calories par minute, un effort facilement supportable pour un athlète de haut niveau. Cela discrédite l’idée que la dépense énergétique diminuerait les performances. 

Pamela Peeke, de l’American College of Sports Medicine, a identifié plusieurs bénéfices du rapport sexuel avant une compétition. Il a été confirmé que le sexe peut atténuer les douleurs musculaires liées à l’entraînement chez les femmes et renforcer les muscles chez les hommes. Contrairement aux idées reçues, l’abstinence sexuelle pendant trois mois diminue plutôt le taux de testostérone chez les sportifs, tandis que l’activité sexuelle l’augmente de manière significative. Offrant un avantage en augmentant l’agressivité grâce à des niveaux de testostérone plus élevés. 

Effet placebo et porte-bonheur

Finalement, les effets des rapports sexuels dépendent largement de la perception de l’athlète. Selon Éric Blais, éducateur physique, interrogé dans le livre les idées reçues sur la santé mentale : « si le sportif pense que cela va avoir un effet négatif, c’est certainement ce qui va se produire, et inversement. C’est un peu comme les sportifs qui cessent de se raser pendant les finales, ou les joueurs qui veulent toujours porter leur chandail porte-bonheur avant une compétition. » Bref un effet placebo, même s’il ne faut pas sous-estimer l’impact du mental sur le sportif. 

On verra ce qu’il en est lors des Jeux Olympiques de Paris, qui mettent à disposition 230 000 préservatifs pour 10 500 athlètes ! Soit environ 21 par personne. 

Léa Manté  

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde année de cette école de journalisme.  

Sources :  

  • Les idées reçues sur la santé mondiale réalisés par différents universitaires de l’Université de Montréal  
  • Sex before athletic compétiton : Myth or fact Edwin Mellen  

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