En marge des JO de Paris 2024, une série de programmes courts dévoilent les performances exceptionnelles de vingt espèces végétales et animales. En avant-première, Curieux.live vous en présente trois : l’araignée sauteuse, le palétuvier rouge et l’atèle noire
Du 26 juillet au 11 août 2024, les meilleurs breakers mondiaux ont rendez-vous à Paris. Le breaking ou breakdance est en effet inscrit au programme des Jeux Olympiques, en tant que sport additionnel en compagnie du surf, du skateboard et de l’escalade. Les athlètes enchaîneront les « powermoves » à la manière de… l’araignée sauteuse.
La saltique, championne de breaking
Cette petite araignée de 4,5 mm, présente en France, est l’héroïne de l’un des 20 épisodes de la série Les Athlètes de la nature (voir encadré). « Lors de leur parade nuptiale, les mâles bougent de manière syncopée, désarticulée et se livrent à une véritable chorégraphie » s’enthousiasme Jean-Philippe Siblet, attaché honoraire au Muséum en charge de la supervision scientifique du programme. Mâles et femelles sont également capables d’effectuer des bonds impressionnants pour se saisir d’une proie.
Le palétuvier rouge, champion de gymnastique au sol
« La gymnastique artistique met à l’épreuve toutes les fibres musculaires des athlètes et les met au défi de garder leur sang-froid dans les conditions les plus exigeantes » peut-on lire sur Olympics. Rien que de très commun pour le palétuvier rouge, espèce pionnière des mangroves tropicales. Cet arbre à racines en échasses se plie et se tord, parfois à l’extrême, pour mieux encaisser les coups de boutoir de la houle et du vent. « Il plie, mais ne rompt pas » résume Jean-Philippe Siblet. « C’est cette qualité qui nous a intéressé » et justifie la comparaison avec les gymnastes qui enchaînent plusieurs agrès, dont le sol.
L’atèle noir, champion de barres asymétriques
Aux JO de Paris, les Bleues débuteront leur programme de gymnastique artistique par les barres asymétriques. Il leur faudra faire mieux que leurs adversaires et l’atèle noir. Surnommé le singe-araignée, ce primate d’Amérique du Sud peut compter sur ses membres démesurés et sa longue queue préhensible. « Il est capable de faire des bonds incroyables, de se rattraper in extremis aux branches et de rester pendu dans le vide, suspendu à sa queue ».
Eloge de la modestie
Tous ces athlètes de la nature nous enseignent la modestie. « Les prouesses humaines sont peu de choses comparées à ce dont les animaux sont capables » relativise Jean-Philippe Siblet. « Sans compter tous les services écosystémiques essentiels qu’ils nous rendent ». Le palétuvier rouge protège ainsi les rivages contre le risque d’érosion. Quand aux araignées ou à l’atèle noire, ils jouent un rôle clé dans la nature. En régulant certaines populations d’insectes pour les arachnides ou en disséminant les graines des fruits consommés pour l’atèle. Cela mérite bien de figurer sur la plus haute marche du podium !
Alexandrine Civard-Racinais
Sensibiliser à la protection de la biodiversité en comparant les performances d’espèces animales ou végétales à celles d’athlètes de haut niveau. Telle est l’ambition de la série Les Athlètes de la nature initiée par le Muséum national d’Histoire naturelle, avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. 65 % des espèces de la série bénéficient d’un statut de protection ou sont menacées à l’échelle mondiale. La destruction de leurs habitats, l’arrivée d’espèces envahissantes, la surexploitation, le commerce illégal des espèces sauvages, la pollution et les changements climatiques constituent les principales menaces qui pèsent sur elles.
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