C’est une des injustices de l’âge : certains commencent à avoir des rides dès 25 ans alors que d’autres attendront facilement la quarantaine. Au delà des raisons déjà connues, une étude vient de souligner l’importance de la composition du microbiote présent sur la peau

On fait le malin et puis un jour, votre miroir vous poignarde : la première ride vient vous rappeler que c’est l’heure de se ranger. Parce que oui, une vie saine et équilibrée permet de retarder l’apparition des rides. Un sommeil suffisant, pas de tabac, pas trop d’exposition au soleil, une hydratation suffisante (il faut boire assez, et de l’eau…), une alimentation saine et pas trop riche (et éviter les cornichons et les bonbons…) sont les recettes principales. Ainsi que le fait d’éviter les expressions du visage qui, à force de répétition, créent ce que l’on appelle les « rides d’expression ».

Typiquement, si on sourit trop, on aura des pattes d’oie et des rides autour de la bouche. Bref, en menant une vie monacale et sans aucune expression des sentiments, on peut éventuellement gagner un peu de temps sur les rides. Sympa…

L’âge et les micro-organismes

Mais quoi qu’il en soit, cela ne suffit pas. Parce qu’avec l’âge, les composants qui structurent le derme (la couche extérieure de la peau) se dégradent. Les fibroplastes diminuent en nombre. Or, ce sont ces cellules qui produisent le collagène et l’élastine qui assurent l’élasticité de la peau. Elles lui permettent donc de retrouver son aspect lisse après s’être déformée sous l’effet des mouvements des muscles du visage. Ajouté à cela une dégradation plus rapide des protéines de la peau, un amincissement de la couche externe du derme et c’est mal parti pour l’avenir.

Une étude récente vient de montrer qu’indépendamment des facteurs externes, la qualité et la composition des micro-organismes présents sur la peau pouvaient aussi provoquer ou ralentir l’apparition des premières rides. En recoupant les résultats de 13 études réalisées sur des femmes (ça par contre, ça ne change pas) et en les comparant à l’identification et la classification des bactéries, Les chercheurs sont parvenus à établir une « corrélation positive » sur les rides d’expression, les premières à apparaître. Pour l’instant, cela n’ouvre qu’une piste de recherche et pas une application immédiate. D’autant que le microbiote change avec l’âge… et qu’on ne sait pas comment le contrôler.

Vitamine C et collagène…

Il faut donc encore se tourner vers le marché florissant des produits antirides : de 25 milliards de dollars en 2016, il est passé à 37 milliards de dollars dans le monde en 2021. Si du moins on y croit. Parce que les résultats sont parfois probants mais souvent surévalués. C’est ainsi que les bienfaits de la vitamine C sont reconnus pour la synthèse du collagène mais aucune étude ne vient confirmer son effet en application sur la peau. Mieux vaut une alimentation adéquate.

Absorber directement du collagène peut aider… mais s’il est assimilable par l’organisme comme le collagène marin. Et en quantité suffisante.

Plus vieux, même sans rides

Tout ça pour des résultats qui, même positifs, ne vont pas forcément vous faire paraître plus jeune. Parce qu’une autre étude a montré qu’indépendamment du nombre de rides, le dysfonctionnement du gène MC1R pouvait faire paraître plus âgé de deux ans en moyenne. Cette anomalie du gène a le même effet apparent que la consommation du tabac. Parce que c’est lui qui contrôle la mélanocortine qui, elle-même, permet de fabriquer la mélanine. Ainsi, la peau est moins bien protégée du soleil et l’apparence s’en ressent. Cette perte de fonctionnalité du gène est aussi lié à l’apparition des tâches de vieillesse.

Bref… les angoissés du vieillissement feront encore les beaux jours des laboratoires de cosmétique…

Jean Luc Eluard

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