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1- L’étoile de mer n’est qu’une tête, sans tronc ni queue
A l’expression « ni queue, ni tête », il faudra peut-être substituer « ni queue, ni tronc » ! Car une étude scientifique vient de révéler que l’étoile de mer n’était qu’une tête, sans tronc, ni queue.
Voici un mystère scientifique enfin résolu par les chercheurs. En effet dans le cas de cette échinoderme à cinq branches égales, il était bien difficile de savoir où était la queue, où était la tête… Depuis plus de 100 ans, les recherches anatomiques n’avaient pas permis de répondre à cette question. Alors une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur des études moléculaires avec de nouvelles techniques de pointe : la tomographie de l’ARN et l’hybridation in situ.
Le Monde explique le résultat surprenant de l’observation : « L’hypothèse dominante, qui voulait que chaque bras reproduise dans sa longueur le déploiement classique de la tête vers la queue, a été réduite à néant. Les chercheurs ont au contraire observé que les gènes de la tête étaient exprimés sur toute la longueur des bras de l’animal. »
Mais tous les mystères de l’étoile de mer ne sont pas révélés. Le plus important : cette quintuple symétrique appelé « modèle pentaradial ». Les échinodermes ont comme nous un ancêtre bilatéral qui a donné naissance au tronc mais cette espèce a évolué vers un plan corporel radicalement différent.
L’étude a été publiée début novembre dans Nature.
2-Un herbier de la Renaissance dévoile cinq siècles d’évolution
Pour les passionnés de flore et plus largement d’environnement, ouvrir un herbier est toujours un magnifique voyage. Une sorte de cabinet de curiosité posé entre deux feuilles. Alors imaginez l’émotion qu’on pu ressentir les scientifiques qui se sont penchés sur un herbier âgé de 500 ans !
C’est ce qu’ont vécu des scientifiques de Bologne en étudiant un herbier composé de flore médicinale constitué entre 1551 et 1586 par un naturaliste de Bologne. Célèbre pour ses nombreux ouvrages, Ulisse Aldrovandi, a présenté pas moins de 5000 espèces provenant des environs de Bologne dans son herbier faisant pas moins de quinze volumes.
Cinq siècles plus tard, ses lointains collègues de l’Université de Bologne viennent d’étudier son herbier. Ils ont publié le résultat de leur observation dans la revue scientifique Royal society open science début novembre 2023. Pour les chercheurs, l’herbier d’Aldrovandi permet d’avoir un élément de comparaison sans précédent entre la flore d’aujourd’hui et celle d’hier.
Fabrizio Buldrini, auteur principal de l’étude a déclaré au Guardian : « Nous ne nous attendions jamais à voir une telle différence. Ces augmentations sont effrayantes, à certains égards, car elles sont le signe sans équivoque d’un impact humain profond ». Sont notamment incriminés les espèces venant d’Amérique. L’herbier de la Renaissance ne contient que 4% de spécimens venant d’outre-Atlantique avant que la flore de la région ne voit ces espèces augmenter de 1000%. De même l’évolution du climat, du petit âge glaciaire au réchauffement global actuel, a modifié considérablement la flore.
Et pour les curieux, l’herbier est à retrouver numérisé ici.
Alexandre Marsat