Vallées et collines, c’est la dernière découverte réalisée par des scientifiques sous la glace de l’Antarctique. Un paysage aujourd’hui caché sous la neige daté d’au moins 30 millions d’années. Une annonce réalisée alors que dans le même temps on vient d’apprendre que l’on a perdu le contrôle sur la fonte de la glace
On n’arrête pas le progrès… scientifique. Et ce pour le plus grand plaisir des yeux. Vallées verdoyantes, collines, rivières, c’est ce qu’on découvert les chercheurs sous la glace de l’Antarctique. Un paysage connu sur Terre il y a 30 millions d’années. Un décor incroyable aussi grand que la Belgique qui se situe sur la partie est de l’Antarctique. Une dépêche AFP qui révèle cette découverte précise : « Les chercheurs n’ont pas eu besoin de nouvelles données pour le détecter, mais simplement utilisé une nouvelle approche de cette terra incognita, située sous l’inlandsis de l’Antarctique oriental, bien moins connue que la surface de Mars.
Un paysage repéré par images satellites
Pour parvenir à détecter ce paysage sous la glace qui n’aurait plus vu le soleil depuis 14 millions d’années, les scientifiques ont utilisé des images satellites. Mais aussi des sondages radio-échographiques ou les échos des ondes radio envoyées par un avion survolant la zone sont décryptés.
Les chercheurs britanniques et américains qui ont participé à cette découverte ont publié le résultat de leur étude dans la revue scientifiqueNature communications.
Et malheureusement, on pourrait fouler ce paysage bien plus vite que la planète Mars. Les chercheurs rappellent en effet que la glace ne cesse de fondre ici rendant incertain l’avenir de l’Antarctique. Quelques jours auparavant, une étude publiée dans Nature climate change a d’ailleurs pointé que l’autre partie de l’Antarctique (occidentale) ne cessera de fondre. Et ce même si nos efforts limiteraient la hausse des températures à 1,5 degrés (ce qui n’est pas le cas pour l’instant).
Dans ce cas de figure optimiste, la fonte de la glace ira trois plus vite qu’au XXe siècle… Le premier auteur de l’étude, Kaitlin Naughten, précise sans faux-semblant : « Il semble que nous ayons perdu le contrôle de la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental. Si nous voulions le préserver dans son état historique, il nous aurait fallu agir il y a plusieurs décennies pour lutter contre le changement climatique. Le bon côté des choses est qu’en reconnaissant cette situation à l’avance, le monde aura plus de temps pour s’adapter à l’élévation du niveau de la mer à venir. »
On peut sauver le Groenland
Et pour finir sur une note positive, notons aussi cette dernière étude qui indique que tout n’est pas perdu pour limiter la fonte des glaces au Groenland. Comme l’explique Science et Avenir « Limiter la fonte de la calotte glaciaire du Groenland, c’est encore possible »
Comme ce sont les vacances, un petit rappel aux parents qui veulent en profiter pour faire de la pédagogie à leurs enfants sur la différence entre la fonte des glaces de l’Antarctique et celle de la banquise de l’Arctique au Pôle Sud grâce à Curieux… La glace de l’Antarctique (dite « glace continentale ») fait augmenter le niveau de la mer car c’est de la glace située sur de la « terre ». Celle de l’Arctique (banquise) n’a pas d’incidence car c’est un énorme glaçon. C’est comme dans votre verre d’eau : quand le glaçon fond, il ne fait pas augmenter le niveau de l’eau.
Alexandre Marsat