Depuis des décennies, on répète sans cesse aux élèves et étudiants : « Révise avant de dormir, tu apprendras mieux. »

Une manière d’encourager le bachotage, à la veille d’un examen… et, finalement, au réveil, on se rend compte que cela fonctionne. Effet placebo ?

Pas du tout, si l’on se penche sur une récente étude scientifique qui démontre point par point le fonctionnement d’apprentissage de notre cerveau pendant la nuit. Alors que notre corps est au repos,
le cerveau va en profiter pour s’activer. Un peu comme si vous profitiez de la nuit pour graver des informations sur votre disque dur. Là, c’est au niveau de l’hippocampe et du cortex préfrontal médian que tout va se jouer. L’hippocampe est en effet le lieu où tout se mémorise. Mais pour enregistrer sur le long terme les éléments vus, lus ou entendus, il faut que l’hippocampe communique avec le cortex.

L’équipe française de neurobiologistes du Centre interdisciplinaire de recherche en biologie à l’origine de l’étude a scruté cette activité entre les deux zones du cerveau en prenant pour cobayes des rats. Les scientifiques, qui voulaient comprendre comment se mettait en place la mémorisation durant le sommeil, connue depuis longtemps, ont pris deux groupes.

Chaque rat du premier groupe était placé dans une cage jusqu’à vingt minutes pour mémoriser deux éléments placés à l’intérieur. Les rats de l’autre groupe étaient retirés de la cage en moins de trois minutes, pour ne pas favoriser la mémorisation. Durant la nuit, l’activité cérébrale entre le cortex préfrontal médian et l’hippocampe était bien plus importante chez les rats du premier groupe que chez ceux du second (n’ayant pas grand-chose à stocker sur leur disque dur). Le lendemain matin, un des éléments était déplacé dans la cage.

Les rats du premier groupe ayant mémorisé les éléments le scrutaient, car ils avaient remarqué le changement.

Le second groupe de rats n’ayant pas mémorisé les éléments, les scientifiques ont alors décidé de développer « artificiellement » les échanges entre les deux zones du cerveau concernées à l’aide d’électro des, pour reproduire les effets d’une bonne nuit.

Bingo, même s’ils étaient restés moins de trois minutes dans les cages, ils ont réussi à mémoriser les éléments comme leurs congénères qui y étaient restés une vingtaine de minutes et qui avaient « dormi dessus ». On sait que ce transfert d’information entre cortex et hippocampe, qui permet l’enregistrement à long terme, a lieu pendant le sommeil profond. Peut-on alors jouer au malin et apprendre ses maths pendant son sommeil en écoutant ses cours tout en dormant ? Bien sûr, de nombreuses expériences ont été menées. Toutes en ont démontré l’impossibilité !

Si vous voulez que votre cerveau travaille bien, la nuit, il faut vous reposer…

Alexandre Marsat

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