Nous avons tous fait l’observation : il suffit de donner du sucre aux enfants pour qu’ils deviennent ingérables et sombrent dans l’hyperactivité. Le problème est que l’hyperactivité est une étiquette collée un peu vite sur les enfants. Et le sucre, lui n’y est pour rien. Voyage au cœur du mythe

Si nombre de parents pensent que leurs chers bambins sont des HPI (haut potentiel intellectuel) comme nous l’expliquions dans cet article, il en va de même avec les enfants hyperactifs. Chaque enfant un peu agité se voit coller l’étiquette « hyperactif ». Et ce bien souvent par l’entourage, un peu agacé de voir l’enfant être un peu remuant ou très loquace (bref un enfant). 

Et les accusés de l’hyperactivité sont nombreux. En premier lieu, le sucre. Il faut dire que lorsqu’un enfant est fatigué, parfois même sur le point de sombrer dans un long sommeil, il suffit d’un bonbon, d’une grenadine ou d’un biscuit pour le voir repartir comme une pile qu’on aurait changée.

A ce stade, et avant de laisser la parole à l’accusation contre le sucre, il convient de rappeler ce qu’est en réalité l’hyperactivité. 

L’hyperactivité comme symptôme du TDAH

Si l’hyperactivité revient sans cesse dans le milieu scolaire depuis le début des années 2000, c’est un trouble qui est connu depuis la fin du XIXe siècle. L’hyperactivité est réputée car c’est l’un des symptômes des fameux TDAH. Dans une classe de 25 élèves, un enfant est atteint (5% de la population) par ces « troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité ». Ils sont composés d’un déficit d’attention et/ou impulsivité et/ou hyperactivité. La Haute autorité de santé définit l’hyperactivité comme « une agitation incessante, l’incapacité à rester en place lorsque les conditions l’exigent« . 

Pour savoir si votre enfant est hyperactif, il faut consulter votre médecin qui vous orientera le cas échéant vers un spécialiste. C’est d’autant plus important que les conséquences de ce trouble peuvent être néfastes pour la scolarité mais aussi l’insertion professionnelle et la vie quotidienne.

Au cœur du mythe de l’hyperactivité

Allez, un petit bonbon pour rester concentré, et revenons-en au sucre. Au regard de nos observations individuelles, il est assez aisé de conclure au fait que le sucre rend les enfants hyperactifs. Si vous n’avez pas d’enfants, je vous invite à vous rendre à un anniversaire où les sucreries débordent de la table. N’oubliez pas votre casque anti-bruit… 
Et pourtant, ce lien entre sucre et hyperactivité n’est qu’un mythe. Un mythe d’autant plus tenace qu’une étude scientifique de 1995 publiée dans la revue scientifique The Journal of pediatrics a indiqué que le taux d’adrénaline augmentait chez les enfants après l’ingestion de sucre. 

Mais toutes les autres études scientifiques sur le sujet ont contredit le lien entre sucre et hyperactivité. Yale Scientific Magazine qui détaille nombre de ses études s’interroge : « Pourquoi, alors, ce mythe persiste-t-il encore ? C’est peut-être surtout psychologique. Comme indiqué précédemment, l’expérimentation a montré que les parents qui croient en un lien entre le sucre et l’hyperactivité en voient un, même si d’autres ne le voient pas. Une autre possibilité est que les enfants ont tendance à être plus excités lors d’événements comme les anniversaires et les fêtes d’Halloween où des aliments sucrés sont généralement servis« .

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faut remplir les placards de bonbons. Si vous devez encore être convaincus de la nécessité de pas abuser du sucre, vous pouvez lire l’article de Curieux : « Trop gras ou trop sucré, quels sont les risques ? »

Et si les enfants sont agités avec les sucreries, c’est surtout l’envie de ce bonbon qui les rend surexcités. Sans compter les caprices qui peuvent survenir avec.


Alexandre Marsat

Avec le soutien du Ministère de la Culture

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