Dans ce premier épisode de la nouvelle série « en consultation », Alexandre Marsat, rédacteur en chef Curieux ! rentre dans la peau d’un patient pour poser les questions que vous n’osez pas poser sur le cancer. Le docteur Amaury Daste, chef de service en oncologie à l’hôpital Saint-André de Bordeaux nous répond
Surveillances médicales à ne pas manquer, bonnes pratiques à adopter, évolution des cancers, etc. l’oncologue Amaury Daste tente de rassurer le patient face à la fatalité du cancer et la crainte que nous avons tous à sa seule évocation.
Le médecin insiste ici sur la prévention et la détection, très importantes pour tout type de cancer. « Tout le monde peut être atteint de cancer et c’est la faute à pas de chance mais il ne faut pas oublier qu’il y a certains facteurs de risques. On va penser tout de suite à l’alcool et au tabac, et à d’autres que l’on maitrise moins comme les polluants. Nos régimes alimentaires ont probablement influencé l’augmentation du nombre des cancers ».
Des études scientifiques montrent d’ailleurs qu’éliminer l’alcool et le tabac peut faire diminuer de 40% l’incidence des cancers.
Des symptômes bénins à ne pas rater
Pour autant, le médecin nous rappelle que nous ne sommes pas égaux devant ces facteurs de risques. « Ce n’est pas parce que l’on a fumé que l’on aura forcément un cancer. Et malheureusement, certaines personnes qui ne fument pas vont développer des cancers qui ont plutôt des incidences importantes chez des fumeurs comme le cancer du poumon ».
Il invite aussi à observer des signes parfois bénins qui peuvent révéler la survenue d’un cancer. « Cela peut-être des toux, des rhumes ou des ganglions qui ne passent pas. C’est pour cela qu’il est important de consulter et surtout de re-consulter si cela ne passe pas et que l’évolution n’est pas favorable ».
Notre médecin traitant a alors un rôle primordial pour pouvoir mettre en place le diagnostic. D’autant plus que, malgré ce que l’on peut croire, la majorité des cancers n’a pas de marqueurs biologiques (prise de sang par exemple). Il faut alors casser l’idée reçue que le cancer est toujours associé à une altération de l’état général ou à une douleur.
Des vaccins contre les cancers en test
En revanche, l’innovation médicale et nos connaissances ont évolué ces dernières années.
Le dépistage génétique ou la vaccination en font partie. Les vaccins contre le papillomavirus ou les hépatites « vont permettre de diminuer la transmission de ces virus qui dans certaines situations vont dégénérer et vont provoquer des années plus tard des cancers. »
On peut conclure cette consultation avec le docteur Amaury Daste en se disant que notre corps est un peu comme une voiture qu’il faut amener régulièrement à la révision et au contrôle technique même si on a l’impression que tout roule.
Et pour éloigner la maladie le plus important c’est d’en parler et de faire de la surveillance médicale.
Alexandre Marsat