S’il y a une fleur qui a cultivé son caractère exceptionnel, c’est bien l’edelweiss, appelé aussi étoile-d’argent, étoile des glaciers, pied-de- lion. Mais surtout immortelle des neiges.
Eh oui, c’est bien de ce surnom qu’il tire sa légende, prétendant son immortalité. Précisons que le nom de cette fleur est masculin, contrairement à l’usage que l’on en fait souvent. On le croit originaire de Suisse tant la confédération l’a adopté comme emblème national (galon des officiers supérieurs, costumes traditionnels…) mais il vient en réalité de Sibérie et des steppes asiatiques. À défaut de prouver son immortalité, il a traversé les siècles depuis les glaces du quaternaire, période où il a élu domicile en Europe et notamment dans les Alpes, avant de rejoindre les Pyrénées.
Faisant partie de la famille des astéracées (les composées), ce végétal s’adapte aux sols montagneux grâce à un rhizome oblique qui se développe dans les rocailles et les sols calcicoles. Sa réputation a traversé toute l’Europe grâce à un nom commun à toutes les langues, ce qui est très rare ; edelweiss venant de l’allemand « edel » (« noble ») et « weiss » (« blanc »). À la fin du XIXe , en plein essor de l’alpinisme et du pyrénéisme des élites fortunées, il est de coutume d’accrocher un edelweiss à son chapeau pour prouver qu’on a emprunté des chemins escarpés et gravi la montagne. Vous comprendrez pourquoi on le trouve ainsi sur tous les objets montagnards des boutiques de
souvenir.
Vertus antivieillissement
Aujourd’hui, certaines jardineries en font le commerce ; l’edelweiss s’adaptant à nos jardins des plaines, cela le rend moins mystérieux. Les Suisses en font la culture en Valais, notamment pour ses vertus antivieillissement qui font le bonheur de l’industrie cosmétique.
Mais, victime de tous ces symboles et de sa beauté, la plante a subi une trop forte cueillette. Du coup, dans de nombreuses communes, l’edelweiss est protégé par interdiction ou limitation de cueillette. Cependant, il a conservé une résistance aux températures allant de – 10 °C à – 40 °C et peut être présent au-dessus de 3 000 mètres.
Sachez toutefois que, contrairement à la légende, l’edelweiss ne garde pas sa fleur éternellement, à moins de la faire sécher. Il est même assez classique en la matière, fleurissant de juillet à septembre. Mais débusquer cette petite fleur au détour d’un sentier, après plusieurs heures de marche, demeure un souvenir inoubliable, pour ne pas dire immortel.