A l’approche des fêtes de Noël, quel sapin choisir ? Pour certains, l’enjeu est économique, pour d’autres, il est environnemental. Souvent, le sapin de Noël synthétique est perçu comme l’alternative la plus écologique : réutilisable d’une année sur l’autre, il ne participe pas à la déforestation. Seulement, est-ce réellement la solution pour un Noël plus vert ? Démêlons le vrai du faux
Plus de 6 millions de sapins. C’est le nombre d’arbres moyen achetés en France à Noël pour décorer les salons. Parmi eux, 84 % sont naturels et 16 % artificiels selon une étude de consommation de FranceAgriMer. Le choix d’un vrai arbre reste donc majoritaire, et contrairement aux idées reçues, c’est une bonne nouvelle pour la planète.
Pour comprendre l’impact environnemental d’un arbre artificiel, il est nécessaire de prendre en compte chaque étape de production : de la fabrication jusqu’au transport à travers le monde. D’après les chiffres de l’Association Française du Sapin de Noël Naturel, 99,9 % proviennent d’Asie, notamment de Chine. La majorité est fabriquée à partir de matériaux difficiles à recycler tels que du PVC, du métal, ou encore du plastique. Au total, la production d’un sapin artificiel équivaut à l’émission de 8,1 kg de CO2 (principal responsable des émissions de gaz à effet de serre), contre 3,1 kg pour un sapin naturel. Pour l’ADEME, il faudrait le conserver « au moins 20 ans pour que son bilan carbone soit équivalant à celui du sapin naturel ».
Le sapin naturel, une démarche responsable
« Beaucoup de gens pensent que l’artificiel est meilleur parce que vous préservez la vie d’un arbre », pourtant, Clint Springer, professeur de biologie à l’Université de Philadelphie, l’affirme dans le New York Times : la culture des sapins naturels présente de réels avantages.
Le rapport du GIEC de 2019 rappelle le rôle crucial qu’occupent les arbres dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils absorbent du CO2, et rejettent en contrepartie de l’oxygène. Pour arriver à maturité, un sapin de Noël reste en terre au moins 10 ans : il contribue de fait à ce schéma le temps de sa culture.
Contrairement aux idées reçues, acheter un sapin de Noël naturel n’encourage pas la déforestation. Comme le souligne l’ADEME, aucun arbre n’est coupé directement en forêt : ils sont « cultivés spécialement pour l’occasion sur des parcelles dédiées ».
Opter pour le recyclage de l’arbre
Si, comme mentionné précédemment, les sapins artificiels sont difficiles à recycler et finissent généralement dans des décharges, un arbre qui a poussé en terre est quant à lui recyclable. Il peut être replanté s’il possède toujours ses racines ou transformé. Pour l’organisation publique Carbon Trust, qui calcule l’empreinte carbone des entreprises, donner une seconde vie à un sapin de Noël permettrait de réduire l’empreinte carbone de l’arbre de 80 %. Un geste déjà adopté par 88 % des Français qui déposent leur arbre dans des points de collecte ou en le recyclant eux-mêmes, selon FranceAgriMer.
Des avantages à nuancer
Toutefois, l’empreinte carbone d’un arbre naturel devient plus conséquente lorsqu’il est abandonné en décharge ou brûlé. Celle-ci dépend également du pays d’origine de l’arbre et de son mode de culture. Comme l’ont fait 80 % des acheteurs l’an passé, opter pour une origine française reste le choix le plus durable.
De leur côté, les défenseurs des sapins artificiels alertent sur l’utilisation de produits phytosanitaires dans ces cultures. L’Association des Sapins Bio de France ne le nie pas, cela concerne 99 % des sapins français. Afin de choisir un « sapin vraiment vert pour Noël », l’ADEME rappel que les labels Plante Bleue, MPS, PEFC ou encore AB, permettent de valoriser les productions durables.
Opter pour un sapin de Noël naturel semble donc être plus écologique, à condition de faire les bons choix.
Jeanne Damamme
Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde année de cette école de journalisme.