Léonard de Vinci, Beethoven, Barack Obama ou encore Diego Maradona sont des génies. Normal… tous quatre sont des gauchers dont l’organisation cérébrale diffère de celle des droitiers. Mais est ce prouvé ?

1- Cerveau droit ou cerveau gauche

Le cerveau humain se compose de deux hémisphères qui jouent chacun un rôle distinct dans le traitement des informations. Par ailleurs, chaque hémisphère gère la partie opposée du corps humain. L’hémisphère droit, qui contrôle la main gauche, intervient de manière prédominante dans notre représentation visuelle de l’espace. Tandis que l’hémisphère gauche, qui contrôle la main droite, est connu pour avoir une prédominance dans le domaine du langage (l’écriture et la parole) ou la prise de décisions.

2- Un gaucher n’est pas un droitier inversé

Cela signifie-t-il que les 8 à 10 % de la population mondiale qui utilisent préférentiellement la main gauche utilisent aussi préférentiellement leur hémisphère droit ? Ou bien qu’ils ont le cerveau à l’envers ? Pas du tout… Des travaux menés en 2015 par le Groupe d’imagerie neuro-fonctionnelle de Bordeaux (GIN) ont montré que si 94 % des droitiers manifestent une spécialisation hémisphérique gauche pour la réalisation de taches linguistiques, c’est aussi le cas de 84 % des gauchers !

Que l’on soit gaucher ou droitier, la parole naît donc plutôt dans notre hémisphère  gauche. Le génie oratoire d’un Barack Obama n’est donc pas lié au fait qu’il utilise sa main gauche pour rédiger ses discours.

3- Plus de connexions entre les deux hémisphères chez les gauchers

En outre, si certaines compétences peuvent être localisées dans des régions précises de l’un ou l’autre des deux hémisphères, ceux-ci sont interconnectés et communiquent entre eux en permanence. Le corps calleux, composé en moyenne de 200 millions de fibres nerveuses, assure la jonction entre eux.

Chez les gauchers, le volume du corps calleux est plus important. En conséquence, la densité des échanges entre leurs deux hémisphères cérébraux serait également plus grande. Ceci n’explique pas le génie des quatre gauchers cités plus haut et des gauchers les plus doués.

Une seule chose est sûre. Les gauchers, longtemps méprisés, voire harcelés, et désormais admirés, voire jalousés, n’ont pas fini de susciter des questions.

Alexandrine Civard-Racinais

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions

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