Pesanteur dans le bas-ventre, envies fréquentes d’uriner, brûlures à la miction, urines troubles, à l’odeur forte, parfois mêlées de sang… ces signes annoncent souvent une infection urinaire. Tour d’horizon des idées reçues qui circulent au sujet de ce trouble si gênant.
1- Les cystites sont une affaire de femmes !
Certes, l’infection urinaire est principalement due à une infection bactérienne : le colibacille Escherichia coli (80% des cas). Mais elle peut aussi être liée à une inflammation (prostatite), à une infection sexuellement transmissible (à gonocoques, à Chlamydiae…) ou à un diabète. Elle est favorisée par un apport hydrique insuffisant, des variations hormonales, les traitements immunosuppresseurs ou anticancéreux…
2- Les cystites sont la plupart du temps bénignes
Si la personne ne présente pas de fièvre ni de saignement dans les urines, qu’elle n’est ni une femme enceinte ni une personne âgée, elle peut généralement patienter 24 à 48 heures avant de prendre un antibiotique, estiment les médecins. Car l’organisme est bien souvent capable de s’auto-guérir, si on boit abondamment. En revanche, si les symptômes ne cessent pas, en cas de fièvre, de douleurs plus importantes irradiant au niveau du dos (signe d’une infection rénale…) ou du bas-ventre, il faut consulter sans attendre. Le médecin prescrira un examen cytobactériologique des urines (ECBU) : celui-ci permet d’identifier le germe impliqué et de prescrire un antibiotique approprié.
3- Elles touchent plus souvent les femmes que les hommes
Chaque année, environ 10 % des femmes auraient une cystite, une maladie bien moins fréquente chez les hommes. Les raisons ? Chez la femme, la proximité entre l’anus et l’orifice de l’urètre facilite grandement l’accès aux bactéries intestinales. De plus, l’urètre étant très court (à peine 4 cm), l’entrée des bactéries dans la vessie est plus rapide. D’autres facteurs « féminins » augmentent les risques : la grossesse, durant laquelle l’utérus comprime la vessie et ralentit l’écoulement d’urine, la ménopause, à cause de la baisse de production des hormones œstrogènes, le manque ou, paradoxalement, l’excès d’hygiène intime…
4- Mais sont souvent plus graves chez les hommes
Contrairement à une idée reçue, la cystite de la femme évolue, sauf exceptions, très rarement vers une pyélonéphrite (infection rénale), et se résout spontanément dans environ 50 % des cas sans antibiotiques à condition de boire énormément d’eau pour favoriser une bonne et fréquente vidange vésicale.
Chez l’homme jeune, la cystite est souvent due à une infection sexuellement transmissible. Après 50 ans, l’hypertrophie bénigne de la prostate est la cause la plus fréquente.
Florence Heimburger
Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions