Pendant une période de sécheresse ou de canicule, les animaux peinent à trouver des lieux pour s’hydrater ou se rafraîchir. Mais il est possible de leur donner un coup de patte
Alerte sous les toits ! L’augmentation de la température atmosphérique pousse les oisillons des hirondelles ou des martinets noirs à fuir la fournaise. « Les jeunes étouffent dans les nids et cherchent la fraîcheur. C’est pourquoi ils s’avancent vers le rebord et finissent par tomber au sol », peut-on lire sur la page Facebook du Centre de soins de la LPO Aquitaine, basé à Audenge en Gironde. Plus de 155 jeunes martinets noirs ont ainsi été recueillis cette année (1). Et ils ne sont pas les seuls…
En juin, pendant la semaine de canicule, le Centre de soins a accueilli 445 animaux, dont de nombreux juvéniles déshydratés. Soit près du double de la moyenne des arrivées enregistrées les trois autres semaines (240 en moyenne).
L’eau, un besoin vital
Pendant une période de sécheresse ou de canicule, les animaux peinent à trouver des lieux pour s’hydrater ou se rafraîchir. Les oiseaux voient ainsi disparaître ou s’amenuiser les points d’eau qu’ils ont l’habitude de fréquenter pour boire ou prendre un bain quotidien, indispensable à l’entretien de leur plumage.
« Comme nous, les oiseaux sont des animaux vertébrés à sang chaud, dit homéothermes (2). Leur température corporelle oscille entre 41 à 42°C », expose Nicolas Macaire, animateur du programme Refuges pour la LPO France. En période de fortes chaleurs, leurs besoins augmentent ». C’est particulièrement le cas des espèces granivores, comme les pigeons, les tourterelles ou les chardonnerets dont le régime alimentaire est plus pauvre en eau que celui des oiseaux insectivores ou carnivores.
Coup de patte ponctuel
Aussi est-il vital de mettre à la disposition des oiseaux et de la petite faune sauvage des points d’eau. Des récipients peu profond, remplis de 3 à 4 centimètres d’eau et disposés dans un endroit dégagé feront l’affaire. « Les dessous de pot de fleurs en terre cuite sont particulièrement adaptés, car ils ne présentent pas de risque de noyade. Il faudra simplement veiller à renouveler l’eau tous les jours, aux heures fraîches. »
Ces points d’eau permettront aux oiseaux, mais aussi aux abeilles, guêpes, papillons, coléoptères et autres insectes de se désaltérer en toute sécurité. Hérissons et écureuils en profiteront également.
Des solutions à plus long terme
Pour aider la petite faune de nos jardins à faire face à des « épisodes de fortes chaleurs » amenés à devenir habituels, « il est possible d’aménager son jardin afin de multiplier les petits biotopes, et de favoriser les arbres et arbustes indigènes qui sont de véritables climatiseurs naturels ».
La LPO recommande ainsi de planter des haies champêtres afin de fournir de l’ombre et des cachettes fraîches aux oiseaux et aux petits mammifères. Le lapin de garenne, le hérisson d’Europe et les amphibiens y trouveront refuge.
De même, laisser des îlots d’herbes hautes, créer une mare ou installer des tas de bois seront autant d’aménagements appréciés et utilisés. Votre jardin n’en sera que plus accueillant et vos hôtes plus heureux.
Alexandrine Civard-Racinais
(1) Chiffre au 08 juillet 2022.
Comment aider la flore de nos jardins ?
La flore est tout aussi sensible aux épisodes de sécheresse prolongée et de canicule.
• Les jeunes arbres ou arbustes apprécieront un arrosage modéré, effectué de préférence le matin. La remise en route du processus de photosynthèse nécessite en effet de l’eau. Un bon paillage du sol permettra également de maintenir un peu d’humidité à leurs pieds.
• Pensez aussi à la flore sauvage en installant un système d’arrosage goutte à goutte à certains endroits. Économe en eau, ce système peut être disposé dans les îlots d’herbes hautes ou au pied d’une haie champêtre afin de maintenir ces climatiseurs naturels en bon état.
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