Alors que la 5G se démocratise à grande vitesse depuis fin 2020, de nombreux débats subsistent concernant l’impact de cette technologie sur la santé. Au-delà des lieux communs, diverses études ont été menées afin de tester la dangerosité potentielle de ce nouveau réseau. Avec des résultats parfois surprenants… Démêlons le vrai du faux
La 5G serait-elle un réel danger sur la santé ? Le débat revient régulièrement depuis le déploiement de cette technologie à la fin de l’année 2020. La 5G opère dans le domaine des hautes fréquences, comme Curieux.live l’expliquait alors, sur la bande des 3,5 GHz, d’après le nom donné par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et permet de diffuser un flux internet 20 fois plus rapide que la 4G. Mais face à cette nouvelle technologie, l’inquiétude de son impact sur la santé des utilisateurs ressurgit : les ondes électromagnétiques développeraient cancers et tumeurs, et risquerait même de modifier l’ADN selon certains… L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail (Anses) a publié en avril 2021 un rapport indiquant la non-dangerosité de la 5G, à l’instar de l’OMS et autres institutions internationales.
Les zones d’ombre d’une nouvelle technologie
Comme pour toute nouvelle technologie, incertitudes et inquiétudes grandissent autour de la 5G, nourries par des recherches scientifiques. Une étude publiée en 2018, réalisée sur plusieurs années, a permis aux chercheurs d’exposer des rats à des flux variables d’ondes électromagnétiques alignées sur les fréquences de la 5G. Les sujets ayant subi les plus fortes doses doublaient leurs risques de voir se développer des tumeurs au cerveau, au cœur et des insuffisances rénales au cours de leur vie.
Révélée en 2011, l’étude CEFALO fait état de l’observation régulière de 352 enfants et adolescents âgés de 7 à 19 ans entre 2004 et 2008. En étudiant le temps d’utilisation de téléphones par les sujets, les chercheurs ont noté une possible corrélation entre une utilisation intensive de ces appareils et le développement de tumeurs cérébrales chez les patients observés
La réponse des organismes d’études sur la 5G
Ces études peer-reviewed (vérifiées par d’autres chercheurs) nécessitent néanmoins une lecture prudente. Les scientifiques ayant travaillé sur CEFALO ont indiqué l’existence d’un facteur de coïncidence dans les résultats. L’American cancer society indique quant à elle que si l’étude doit être prise en considération, les radiofréquences émises par un téléphone portable sont trop faibles pour endommager les gènes ou tissus corporels.
Quant aux rats de la première étude, ils ont été exposés à des flux d’ondes 5G quatre fois plus élevés que la norme maximale autorisée par les agences sanitaires. Les sujets ayant développé un cancer ont enduré des rayonnements de 50 volts par mètre (V/m, mesurant l’intensité d’un champ électrique) en moyenne durant plusieurs mois.
À l’échelle humaine, en l’état des connaissance, l’utilisation faite quotidiennement des téléphones portables et des réseaux tels que la 5G ne permet pas de lésion corporelle ou une altération génétique pouvant provoquer des cancers. L’Anses et l’Organisation mondiale de la santé le rappellent : les ondes 5G sont trop ténues pour traverser l’épiderme.
De plus, les fréquences utilisées pour la diffusion d’ondes téléphoniques, radio ou internet ne sont pas classées comme ionisantes. Ces dernières ont des effets susceptibles de provoquer un réel risque pour la santé des personnes y étant exposées.
La 5G, danger écarté ?
Difficile de se prononcer sur l’hypothétique dangerosité de cette technologie sur le long terme, mais les experts se veulent donc rassurants et comparent la 5G aux multitudes de radiofréquences qui accompagnent notre quotidien depuis plus de 50 ans. Ces dernières ne se sont jamais avérées nocives pour les humains. La démocratisation de la 5G soulève néanmoins de nombreuses problématiques, qu’elles soient environnementales, sociétales ou énergétiques.
Dorian de Schaepmeester
Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.