Depuis les années 1990, l’apparition du « French Paradox » laisse penser que le vin est bon pour la santé. Certaines études prônent l’effet bénéfique des composants du raisin mais beaucoup alertent sur les conséquences de l’alcool sur l’organisme dès le premier verre. Démêlons le vrai du faux
Le « French Paradox » est révélé par le chercheur Serge Renaud en 1992 dans une étude scientifique publié dans The Lancet. Avec Michel de Lorgeril, il affirme que la population française est en bonne santé, notamment grâce à sa consommation de vin.
Cette théorie vient d’une étude épidémiologique qui montre que les Français ont moins de maladies cardiovasculaires et de cancers que les Britanniques et les Américains. Il a aussi été constaté que le taux de cholestérol des Français était équivalent à ceux des populations d’autres pays industrialisés et que le nombre d’infarctus y était moins élevé. Pourtant, l’alimentation des Français était moins saine, composée notamment de nombreuses graisses animales et de sel, mauvais pour la pression artérielle.
L’idée intrigue et devient populaire, jusqu’à être l’objet de nombreux articles de presse. On comprend rapidement qu’elle a aussi un enjeu économique, puisqu’elle apporte davantage de notoriété au vin de l’autre côté de l’Atlantique.
Non, le vin n’est pas bon pour la santé
Dès la publication de cette étude, de nombreux scientifiques vont contester ces résultats. En aout 2018, une méta-analyse menée sur 28 millions de personnes entre 1990 et 2016 est publiée dans The Lancet. Les résultats vont clairement à l’encontre de la théorie de Serge Renaud, en affirmant que le vin n’est pas bon pour la santé même à faible dose. Le vin rouge n’aurait aucun effet bénéfique sur l’organisme et augmenterait même les risques d’AVC de 10 à 15%.
Des études expliquent que certains composants de la peau des raisins, comme le resvératrol, sont de puissants antioxydants capables d’activer les récepteurs d’œstrogène, qui protègent de certaines maladies liées au vieillissement. En 2019, des recherches parues dans la revue Frontiers in Physiology révèlent même que le resvératrol pourrait préserver la force et la masse musculaire des astronautes qui seraient envoyés sur Mars.
Quand l’alcool est délétère pour l’organisme
Malgré les nuances apportées par ces recherches, toutes rappellent les dangers de l’alcool en général. Les molécules présentent dans l’alcool peuvent avoir des effets catastrophiques sur la santé. Cancers, maladies cardiovasculaires et dépression sont les conséquences d’une consommation trop importante d’alcool. Ces effets néfastes de l’alcool sont d’autant plus dangereux qu’ils agissent rapidement, même lors d’une faible consommation, c’est pourquoi les campagnes de prévention se multiplient.
Le risque de dépendance est aussi très élevé : selon l’OMS, environ 5 millions de Français souffrent de problèmes médicaux et des difficultés psychologiques ou sociales liés à une consommation d’alcool.
Cléo Ayguesparsse