Close-up view of tire of car on snow covered and icy road. Themes safety and driving in winter.

Les vacances approchant, c’est le moment pour l’homme des plaines d’aller transhumer à la montagne s’il a suffisamment de quoi pâturer. Et se pose alors la question (hormis l’inévitable « est-ce qu’on n’a rien oublié ? » à laquelle cette rubrique ne peut pas répondre) : est-ce qu’on met des pneus neige ? Ou des pneus hiver ? La différence est floue : a priori, c’est la même chose, sauf que l’appellation officielle, c’est désormais les pneus hiver

Passons sur les pneus cloutés qui sont de moins en moins utilisés, d’autant qu’il y a très peu de régions en France qui présentent un taux d’enneigement suffisant pour rouler avec ces engins bruyants. Il faut d’abord savoir que tous les pneus ne se ressemblent pas et que les fabricants passent leur temps à essayer de trouver un compromis entre adhérence et résistance : un pneu qui adhère bien à la route est plus fragile alors qu’un pneu très solide sera sûrement plus glissant. Raison pour laquelle plus de 200 produits différents entrent dans la composition d’un pneu, dont une bonne partie dans le revêtement externe qui lui donne ses caractéristiques. Les proportions varient fortement d’un fabricant à l’autre et d’un type de pneu à l’autre mais globalement, dans l’ordre de quantité, on trouve du caoutchouc synthétique, issu du pétrole, qui améliore la longévité du pneu ; du caoutchouc naturel, tiré de la résine (blanche) de l’hévéa, pour l’adhérence ; du noir de carbone (présent dans les suies et issu de la combustion incomplète d’hydrocarbures) pour sa résistance à l’usure ; de la silice, tirée du sable, qui évite les déchirures et adhère mieux sur sol froid ; et des plastifiants (huiles, résines…) qui servent de liant entre le caoutchouc et les autres substances.

Comme un chewing-gum !

Une fois tout ceci mélangé (avec d’autres matières dont certaines tiennent du secret de fabrication), on vulcanise le pneu : on le fait chauffer à 120 degrés pendant dix à quinze minutes pour à la fois lui graver ses sculptures et pour qu’il passe de l’état plastique (il se déforme facilement) à l’état élastique (et en plus, il reprend sa forme d’origine). Pour cela, on ajoute du soufre, qui relie les molécules entre elles. Et les pneus hiver dans tout ça ? Comme un chewing-gum, les pneus les plus courants durcissent avec le froid. Ils sont donc moins adhérents. On modifie alors leur composition, enlevant du noir de carbone et ajou- tant de la silice et des huiles pour les rendre plus tendres, donc plus adhérents à la route. On estime généralement qu’ils sont plus efficaces que les autres à partir de 7 °C. Reste que toutes les régions n’ont pas assez de jours de froid ou de neige pour justifier la pose de ces pneus tendres qui s’usent vite. Dans le Sud-Ouest, seules les Pyrénées nécessitent un tel appareillage. Et si c’est pour quelques jours, les bonnes vieilles chaînes suffisent. Même si on doit gâcher le début des vacances et perdre l’usage d’au moins un doigt pour les poser.

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