Les cadeaux déposés sous le sapin ont pour rôle d’entretenir les liens sociaux entre proches. Offrir un présent permet aussi de séduire l’élu.e de son cœur. Mais les humains n’ont rien inventé. Certains oiseaux passereaux comme les jardiniers australiens et les araignées mâles de la famille des Pisauridae font de même !

Nombreuses sont les espèces qui pratiquent offrandes et autres cadeaux. La plupart du temps, ces petites attentions entrent dans la sphère des parades nuptiales et des jeux de séduction. Il s’agit selon les cas de diminuer l’agressivité naturelle d’une partenaire potentielle pour mieux l’emballer ou, d’inciter une femelle à rejoindre son lit douillet plutôt celui d’un rival. Deux exemples en témoignent.

Une proie vivante pour la pisaure admirable

Charité bien ordonnée commence par soi même. C’est sans doute avec cette idée en tête qu’un mâle de pisaure admirable aborde sa dulcinée. L’approche est risquée, car il risque d’être confondu avec une proie potentielle par celle-ci et dévoré avant même d’avoir eu le temps de copuler.

Aussi prend-il d’abord soin de déposer avec moultes précautions une offrande aux pattes de l’élue. Ce cadeau prend la forme d’un « ballot de soie contenant une proie capturée au préalable et emmaillotée », relate l’aranéologue Christine Rollard dans son ouvrage 50 idées fausses sur les araignées (Quae, 2020). Les chélicères de sa belle étant « ainsi occupées à autre chose pendant l’accouplement ! », le mâle peut besogner un peu plus sereinement. Et des recherches ont montré que plus le cadeau est gros, plus la durée de l’accouplement est longue (ce qui a pour effet d’augmenter le nombre d’œufs fertilisés par le mâle).

Une déco raffinée pour le jardinier satiné

De nombreuses espèces d’oiseaux pratiquent les offrandes nuptiales. Mais peu poussent le raffinement aussi loin que le jardinier satiné. Pour conquérir les cœurs, ce passereau tropical, présent dans le sud-est de l’Australie, aménage en effet un véritable nid d’amour, décoré à la dernière mode (voir la vidéo ci–dessous).

Dans un premier temps, le mâle bâtit un berceau de taille réduite constitué de deux parois, fichées sur une plateforme posée au sol. « La disposition de cette structure évoque en quelque sorte la forme de deux mains rapprochées pour protéger la flamme d’une bougie » signale l’ornithologue Guilhem Lesaffre dans  Histoires remarquables. Les oiseaux (Delachaux et Niestlé, 2014). Autour de cette structure destinée à la parade et à l’accouplement, le jardinier satiné dispose ensuite un ensemble hétéroclite d’objets naturels et artificiels choisis avec soin. Fleurs, plumes, baies, coquilles et même bouchons de plastique, tétine ou papier de bonbon… tout y passe à condition d’être de couleur bleue! Pour mieux atteindre ensemble le Septième ciel ?

Alexandrine Civard-Racinais

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